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Haïti : Suspension des activités au Centre d’Urgence de Turgeau suite à l’attaque d’une ambulance de MSF

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Port-au-Prince, Haiti, Monday, June 21, 2022.
This ambulance prepares to transport a patient with a head injury to another health facility.
MSF/Johnson Sabin

Port-au-Prince, 15 décembre 2023 (M9H) — Médecins Sans Frontières (MSF) annonce la suspension de ses activités au Centre d’Urgence de Turgeau pour une durée indéterminée, le jeudi 14 décembre, suite à l’exécution de plusieurs balles dans le corps d’un patient qui a été sorti de force d’une ambulance de l’organisation par un groupe d’individus armés, à sa sortie du Centre d’Urgence Médecins Sans Frontières de Turgeau.

MSF s’engage à analyser les causes de cette attaque et à réévaluer les risques sécuritaires pesant sur l’organisation et son activité. MSF indique également qu’elle continue d’offrir des soins médicaux gratuits et de qualité dans ses autres structures de la métropole, notamment à l’hôpital de Cité Soleil, à l’hôpital de traumatologie et des grands brûlés de Tabarre, et à la clinique de prise en charge des cas de violences sexuelles basées sur le genre, Pran Men M, de Delmas 33.

« Le mardi 12 décembre à 16h00, un homme gravement blessé a été admis au Centre d’Urgence MSF de Turgeau, un quartier proche du centre-ville de Port-au-Prince. Le patient était dans un état critique, et l’équipe médicale a décidé de le transférer dans un hôpital offrant des soins spécialisés », relate MSF en décrivant le déroulement de cet évènement tragique dans le pays.

Autour de 17h30, un convoi de deux ambulances a quitté la structure pour une référence conjointe. À quelques mètres à peine du Centre d’Urgence MSF, une dizaine d’individus armés ont surgi d’une ruelle, ont bloqué le convoi, ont tapé sur le capot du véhicule de tête, et ont tiré des coups de feu en l’air avant d’inspecter l’intérieur de l’habitacle. Ils ont ensuite ordonné à la seconde ambulance de faire marche arrière pendant qu’ils extrayaient le patient de la première, le rouaient de coups, l’exécutaient de plusieurs balles à bout portant avant de prendre la fuite.

« Pour pouvoir remplir notre mission, nos équipes ont besoin d’un minimum de sécurité. Nous ne pouvons pas fonctionner si l’intégrité de nos institutions médicales est menacée d’intrusion ou de tout type d’exaction », déclare Benoît Vasseur, Chef de Mission pour MSF. « MSF demeure l’une des dernières organisations internationales à délivrer des soins de santé dans la capitale haïtienne et ne peut pas accepter que ses ambulances soient violemment attaquées et que des patients soient abattus en pleine rue.

Pour travailler, MSF a besoin que ses institutions médicales, son personnel et ses patients soient respectés et protégés », lit-on dans le communiqué. « Nous constatons le désarroi et la colère de la population haïtienne qui subit quotidiennement des actes d’une cruauté inégalée, et dont nous sommes les témoins directs. Qu’il s’agisse de viols, d’actes de torture, de tentatives de meurtre, ou de tous les autres sévices que la population subit, nos programmes existent pour lui porter secours ».

 

 

 

 

 

 

 

 

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