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Haïti-Droits humains : Un mémorial installé devant les locaux de l’OPC, par le regroupement Nou Pap Domi, pour marquer les deux ans du massacre de La Saline

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P-au-P, 14 nov. 2020 [M9H] —  (13 novembre 2018-13 novembre 2020), pratiquement deux ans après l’effroyable massacre des habitants de La Saline, le Regroupement de citoyens baptisé, Nou Pap Domi, a installé devant les locaux de l’Office de la Protection de la citoyenne et du citoyen (Opc) à Bourdon, un mémorial, dans la perspective de marquer la mémoire de plusieurs dizaines de personnes qui ont été sauvagement arrachés de leur demeure à La Saline, par des gangs armés sous la coupe réglée de l’exécutif.

Très tôt dans la matinée du vendredi 13 novembre 2020, plusieurs dizaines de personnes faisant partie du regroupement de citoyennes et de citoyens de petrochallengers Nou Pap Domi, se sont réunis devant les locaux de l’Office de la Protection de de la citoyenne et du citoyen (OPC), pour accrocher les photos d’un proche ou d’un ami qui a été emporté par la vague de l’insécurité qui sévit dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince depuis quelques temps.

Le décor était planté, les organisateurs de cette activité ont pu accrocher une grande chaise en paille de couleur noire, sur laquelle on pouvait voir une cruche, comme pour faire un lien avec le folklore haïtien.  

En dessous de cette chaise, des artistes ont peint des graffitis de croix en noir et mauve en signe de témoignage de leurs tristesses et de leurs deuils par rapport à plusieurs dizaines de personnes qui ont été froidement assassinées par des gang armés dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, ou la criminalité est à son paroxysme depuis quelques temps.  

Par contre, sur le sol  des cierges, des bouquets de fleurs, des petites chaises en paille, en noir, offraient un décor emprunte d’abnégation à ces disparus sur le régime de terreur du parti Haïtien tèt kale (PHTK).

En outre, un poteau électrique peint en noir, leur a servi de support pour inscrire le nom des victimes en blanc. Ce qui rend symbolique cet évènement qui rappelle les deux ans du massacre des habitants de La Saline, l’un des quartiers populaires, qui constituait jadis le bastion de la résistance en raison de leur participation dans les mouvements de protestations dans les rues de la capitale.

Les organisateurs ont utilisé tous les éléments du paysage pour embellir le décor dans le cadre de leurs mouvements, c’est ainsi qu’ils ont inscrit sur un rocher le sigle RIP, qu’on écrit aussi R.I.P. avec des points, correspond à la phrase en latin «Requiescat in Pace », c’est-à-dire « qu’il repose en paix ». On l’écrivait à l’origine sur les pierres tombales. De nos jours, on l’emploie pour évoquer la mémoire de quelqu’un qui est mort. Dans ce contexte, ils l’ont écrit pour souhaiter à ces dizaines de disparues qui ont été violemment arrachées à la vie, un repos éternel, dans la paix.

crédit photo : AlterPresse

Les organiseurs de cette initiative, le regroupement de Petrochallengers Nou Pap Domi, ont voulu dénoncer le massacre, perpétré à La Saline, dans la nuit du 13 au 14 novembre 2018, un massacre qui a rendu orphelins plusieurs centaines d’enfants, privés de demeure plusieurs autres et qui ont violé plusieurs jeunes filles, qui resteront cicatrisées non seulement dans leurs chaires, mais aussi dans leurs âmes.

« Ce qui se passe aujourd’hui en Haïti, ce n’est pas de l’insécurité, mais de la criminalité organisée », critique Nou p ap dòmi qui exige à l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen, et aux autres organes de l’État d’assumer pleinement leurs responsabilités dans cette quête de justice dans un pays meurtri par des guerres intestines.

Au cours de trois des derniers mois, Nou Pap Domi a rappelé les différents cas d’assassinats qui ont révolté la conscience de plus d’un dans la société, notamment celui du bâtonnier de l’ordre des avocates et avocats de Port-au-Prince, Me. Monferrier Dorval, le vendredi 28 août 2020, l’étudiant finissant de l’école Normale Supérieure (ENS), Grégory Saint-Hilaire, le vendredi 2 octobre 2020, tué d’une balle au dos, dans les locaux de l’ENS par un agent de l’Unité de sécurité générale du Palais national (Usgpn), la lycéenne Évelyne Sincère, le dimanche 1er novembre 2020, retrouvée sur une décharge, à Delmas 24, le Pasteur Jean François Louis et sa femme enceinte Luciane Exinor, le dimanche 8 novembre 2020, en leur résidence, à Montrouis, sans compter les divers cas de kidnapping qui ne cesse de défrayer la chronique dans le pays.

Crédit photo: AlterPresse

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