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Haïti-Biodiversité : Des organisations écologiques haïtiennes appellent le Gouvernement à déclarer « l’état d’urgence écologique »

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P-au-P., 23 mai 2020 [M9H] — Le Mouvement d’appui pour le Développement des Collectivités Territoriales Haïtiennes (MADECTH), Écovert-Haïti, ainsi que d’autres organisations à vocation écologique demandent aux autorités étatiques, de déclarer l’état d’urgence écologique sur toute l’étendue du territoire national, par rapport à la menace de la biodiversité qui pèse sur le pays. A l’occasion de la Journée internationale de la biodiversité célébrée le 22 mai de chaque année.

(22 mai 1993 – 22 mai 2020) marque le 27e anniversaire de l’entrée en vigueur de la Convention sur la diversité biologique. Le thème de cette année est : nos solutions sont dans la nature. Après 27 ans d’engagement autour de la diversité biologique, l’État haïtien n’est pas en mesure de faire appliquer ni la convention internationale sur la diversité biologique ni le décret du 26 janvier 2006 portant sur la gestion de l’environnement et de régulation de la conduite des citoyens et citoyennes pour un développement durable.

Ces associations écologiques appellent à des actions pour reconsidérer les espaces déclarés, selon la loi du 3 février 1926 en son article 3, stipule que nos forêts sont inaliénables. Parmi les forêts dégradées on peut citer: forêt des Pins, parc Macaya, parc La Visite et morne Lory (morne du Cap), une montagne se trouvant en contrefort de la ville du Cap-Haïtien, en dépit de son statut de « forêt nationale réservée », par arrêté du 15 Mars 1947 du président Dumarsais Estimé, fait l’objet depuis plusieurs années du phénomène de squattérisassions suivi d’une urbanisation anarchique.

 «C’est l’avenir de l’homme qui est menacé », mettent en garde ces organisations écologiques. Les autorités étatiques sont tous appelés à la conscience écologique devant cet état de fait inquiétant qui menace notre avenir, fait savoir ces organisations dans une note de presse parue ce vendredi 22 mai 2020. Ainsi, « si rien n’est fait pour la sauvegarde des écosystèmes, en 2036, il n’y aura pas de forêts », préviennent ces organisations tout en ajoutant sur les 27 750 kilomètres carrés d’Haïti, il y a seulement 85 kilomètres carrés de forêts.

Dans la même veine, la biodiversité marine est très affectée par la destruction des mangroves et la pollution au niveau des côtes. Dans certaines régions du pays des tortues de mer, des lamantins font l’objet de la surpêche. Toutes les aires protégées du pays ne sont plus sous le contrôle des autorités étatiques et font l’objet l’exploitation, regrettent ces organisations  pour la défense de l’environnement.

Connaissant l’importance de la biodiversité et les multiples services rendu à l’homme, ce déséquilibre écologique observé en Haïti menace sérieusement l’avenir de l’être haïtien et nous expose aux diverses pandémies. Or la destruction des écosystèmes facilitent le contact direct entre l’homme et les virus souvent mortel comme la COVID-19, en pleine propagation actuellement. Elle entraine aussi la réduction des services écosystémiques.

MADECTH, Ecovert-Haïti, l’Agence de promotion pour le Développement Intégré (APRODI), le Mouvement d’Appui à la paysannerie (MAP), Association zantray pour le développement national (AZADN), Asosyasyon peyizan kwochi (ASPEK) et autres dénoncent aussi la destruction des mangroves au niveau des côtes, le déboisement et la disparition des espèces.

En Haïti, malgré la création du Ministère de l’Environnement (1995), trois ans après la signature de la convention de Rio sur la diversité biologique (1992), comme organe chargée de la protection de biodiversité et le développement durable, les écosystèmes d’Haïti continuent à effondrer.

L’on constate également, l’extension des activités agricoles, la chasse, la surpêche, la pression démographique, le changement climatique et des évènements météorologiques extrêmes comme la sécheresse qui, actuellement, affectent sérieusement les zones humides du pays comme par exemple celles de Trou caïman, de Miragoane… qui abritent un fort pourcentage de biodiversité nationale.

En effet, malgré les avancées technologiques, nous dépendons entièrement d’écosystèmes sains et dynamiques pour notre eau douce, notre nourriture, nos médicaments, nos vêtements, notre loisir, notre carburant ou notre énergie. La Covid-19 est exemple probant. Le thème choisi cette année met l’accent sur l’espoir, la solidarité et la nécessité de travailler ensemble à tous les niveaux pour construire un avenir et une vie en harmonie avec la nature.

Quid du FHB ?

Le Fonds haïtien pour la biodiversité (FHB), ce mécanisme de financement a été lancé il y a un an, 22 mai 2019, à l’occasion de la journée internationale de la biodiversité. Cependant, un an après, aucune information n’est communiquée ni au grand public, ni aux organisations écologiques pendant que la biodiversité nationale trépasse, les réserves de biosphères sont grandement menacées. Ecovert-Haiti, MADECTH et APRODI demandent aux responsables du FHB de communiquer aux organisations écologiques les montants déjà collectés et les modalités pouvant accéder à ces fonds destinés aux projets de préservation de la biodiversité.

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