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Haïti-Genre : Des organisations féministes recadrent le Ministre Pradel Henriquez pour sa prise de position dans le dossier de Dangelo Néard

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P-au-P., 15 sept. 2020 [M9H] — Plusieurs personnalités et une dizaine d’organisations féministes, notamment Kay Fanm, la Solidarite fanm Ayisyen (Sofa), ont recadré le Ministre de la Culture et de la Communication (MCC), Pradel Henriquez, qui voudrait faire passer les dénonciatrices de leur agresseur présumé, son ami et collègue Dangelo Néard, pour « un laboratoire de femmes qui fabrique des accusations de viol » et qui dispose « de fonds destinés à financer de faux témoignages de viol », dans une note conjointe paru le lundi 14 septembre 2020.

Selon les organisations féminismes, le Ministre Pradel Henriquez  va jusqu’à endosser la posture du juge d’instruction qui conclut à un complot ourdi par des « délinquantes, des scélérates », et appelle la police judiciaire a « démanteler ce gang de faussaires ».

Dans ce contexte, le Ministre Pradel Henriquez rejoint ouvertement les rangs de ceux qui prétendent imposer le silence aux femmes. Dans son texte diffusé sur sa page Facebook le 12 septembre 2020, le Ministre Pradel Henriquez défend son protégé Dangelo Néard, l’actuel directeur de la Bibliothèque nationale, et attaque les femmes qui osent nommer leurs agresseurs ainsi que les organisations féministes qui accompagnent les femmes violentées.

Une pétition circule déjà sur les réseaux sociaux, exigeant que le Ministre de la Culture, Pradel Henriquez, présente des excuses publiques, pour avoir condamné des dénonciations contre le directeur général de la Bibliothèque nationale d’Haïti (Bnh), Dangelo Néard.

Cette pétition a été adressée au chef du gouvernement, Joseph Jouthe, en vue de signaler la conduite jugée exécrable et inadmissible de son ministre Pradel Henriquez.

Avec sa diatribe machiste et antiféministe, ces personnalités ainsi que les organisations féministes font savoir que Pradel Henriquez ne s’est pas comporté en tant que ministre. Il pense pouvoir d’une part, porter atteinte à la crédibilité des organisations féministes et d’autre part, intimider et persuader les femmes qui veulent dénoncer leurs agresseurs.

Le scandale a éclaté lorsqu’un article est apparu sur le média en ligne Ayipobost, dans lequel une jeune femme, nommée Mitsouca Célestin, a relaté de quelle manière, elle aurait été harcelée par l’adepte de la communauté du «Bonheur », en 2014, par Dangelo Néard, lors d’une résidence d’écriture au Centre Pen-Haïti.

Dans un article paru dans les colonnes du journal « Le Nouvelliste », une autre jeune femme, Mariah C. Shéba Baptiste a fait écho des témoignages d’une autre jeune fille, qui a été violée de sang-froid par un jeune écrivain, « un homme plein de bonheur », promu à un nouveau poste de direction générale.

Comme dans un jeu de correspondance de mauvais goût, le concerné n’a pas tardé à prendre ses défenses, en rejetant d’un revers de mains les accusations  d’harcèlement et de viol, proférées à son encontre, d’allégations dénuées de fondement et de vérité, en prenant comme prétexte les aigreurs de ceux qui le haïssent par rapport à ses origines sociales.

En outre, pour les organisations féministes et les personnalités qui ont paraphé cette note, par son action, le Ministre Pradel Henriquez  voudrait occulter le fait que de plus en plus de femmes assument courageusement de nommer publiquement leurs agresseurs quels qu’ils en soient.

« Les violateurs des droits des femmes se retrouvent dans tous les milieux sociaux. L’origine sociale d’un agresseur ou des liens avec une autorité politique ne sauraient rentrer en ligne de compte et certainement pas ôter le droit des femmes de le dénoncer » préviennent ces organisations féministes.

En dépit des attaques pernicieuses, les féministes entendent continuer à lutter contre les violences sexistes et sexuelles, à contrer la masculinité toxique et a être solidaire des femmes violentes. Pour eux, rompre avec le déni des violences masculines, en particulier les agressions sexuelles, reste et demeure essentiel dans la lutte pour le respect de la dignité des femmes.

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