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Haïti-Justice : 111 personnes assassinées, 48 autres portées disparues, et 20 autres blessées par balle au cours de la période allant du 1er au 28 juillet 2020, selon un rapport du RNDDH

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P-au-P., 14 août 2020 [M9H] — Du 1er juin au 28 juillet 2020, au moins 111 personnes ont été assassinées, 48 personnes sont portées disparues et 20 autres ont été blessées par balles, 18 femmes et filles ont été violées à plusieurs reprises par des bandits armés. Au moins 5 véhicules de transport en commun ont été interceptés et 6 maisons incendiées, tel est le lourd bilan du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), dans son dernier rapport sur les dernières attaques armées enregistrées à Cité Soleil.

Selon le rapport du RNDDH, parmi les 111 personnes assassinées, douze (12) d’entre eux ont été des femmes et deux (2) mineurs. Une (1) parmi les mineurs était âgée de huit (8) mois. Au moins dix-huit (18) ont reçu une balle à la tête. Douze (12) se trouvaient au marché de Nan Brooklyn et quatorze (14) autres se trouvaient chez elles ou rentraient chez elles lorsqu’elles ont été assassinées. Quarante-huit (48) personnes sont portées disparues parmi elles, deux (2) mineurs.

« Vingt (20) personnes sont blessées par balles parmi elles, sept (7) mineurs et quatre (4) femmes.  Dix-huit (18) victimes de viols collectifs dont une (1) mineure ont été recensées. Six (6) maisons ont été incendiées » révèle le RNDDH.

Interpellé par les dernières attaques armées enregistrées à Cité Soleil, une enquête a été diligentée par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH)  au cours de la période allant du 30 juin au 8 août 2020.

L’Organisation de droits humains s’est entretenue avec plusieurs personnalités, notamment  des autorités policières, des autorités judiciaires, des notables de Cité Soleil ainsi que 108 victimes et proches de victimes.

« Les témoignages et analyses de toutes les personnes rencontrées révèlent que la terreur est de nouveau installée dans la cité, avec la complicité des autorités au pouvoir : Assassinats, embuscades, prises d’otages, viols collectifs, incendies de maisons, raids, détournements de véhicules de transport en commun : la population de Cité Soleil vit une violence ininterrompue » souligne le RNDDH dans son rapport de 28 pages et bien documenté.

Le RNDDH a mis l’accent sur le fait que c’est toute la commune de Cité Soleil qui, prise en otage par les gangs armés de G-9, vit dans une grande terreur, instaurée par ceux-là qui veulent la contrôler.

« Il ne passe pas une journée sans que ne soient enregistrés des assassinats, des viols, des incendies et des embuscades. Toutes les routes donnant accès à l’extérieur de Nan Brooklyn sont surveillées par les gangs armés dirigés par Iscard Andrice, Mathias Saintil et d’autres membres du G-9 souvent appelés en renfort » regrette cette organisation de droits humains, qui a mis à nu le laxisme des autorités de la police nationale dans cette criminalité grandissante.

Laxisme ou complicité des autorités de la Police nationale dans la criminalité à Cité Soleil

Le RNDDH a critiqué dans son rapport l’absence des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH qui est de moins en moins remarquée dans la commune de Cité Soleil, depuis l’ouverture des hostilités quatre (4) mois de cela. Cette absence d’autorités policières facilite l’intensification des attaques armées à l’encontre de la cité par les membres du G-9.

Il souligne également l’implication des véhicules de la PNH, dont deux blindés, le 2 juillet 2020, qui ont tiré sur des passants et en direction des maisons. Ce qui a causé la mort d’u moins cinq (5) personnes et environ dix (10) autres, blessées.

Pour leur part, les autorités policières ne disposent pas de matériels adéquats et suffisants pour se mesurer aux bandits lourdement armés : des 15 véhicules blindés acquis en 2019 pour faciliter les interventions policières dans les quartiers placés sous le contrôle des bandits armés, 9 sont déjà en panne.

De plus, sans véhicules pour effectuer des patrouilles, sans armes et munitions suffisantes : les policiers affectés aux commissariats, sous-commissariats et antennes de police de Cité Soleil, totalement livrés à eux-mêmes, ont dû à deux reprises abandonner leur poste, pour sauver leur vie.

« La Justice ne joue dans la cité qu’un rôle de figurant, les riverains n’ayant pas le droit de la solliciter, sans l’autorisation préalable des chefs de gangs armés et sous peine de sanctions sévères ».

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dit regretter qu’aujourd’hui encore, il se retrouve dans l’obligation de tirer la sonnette d’alarme sur la situation de terreur installée à Cité Soleil, situation caractérisée par de nombreux assassinats, des viols collectifs, des disparitions forcées ainsi que des incendies de maisons et de cadavres.

Dans le but de mettre fin à la violence armée qui fait rage à Cité Soleil, le RNDDH recommande aux autorités de mettre fin à la protection des gangs armés ; d’arrêter et de traduire par devant les autorités de jugement, tous les membres des gangs armés ainsi que leurs protecteurs, d’enquêter sur les véhicules blindés de la PNH impliqués dans les attaques armées.

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