Haïti- Politique : Colombe Émile Jessy Menos nommée Ministre déléguée, chargée des Droits humains et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême
P-au-P., 10 juil. 2020 [M9H] — Le président de la République, Jovenel Moïse a nommé par arrêté présidentiel en date du mercredi 8 juillet 2020, l’ancienne ministre du tourisme et des Industries créatives, Colombe Émile Jessy Menos au poste de ministre déléguée auprès du Premier Ministre, en charge des droits humains et de la lutte contre la pauvreté extrême,.
Cette nouvelle nomination qui n’a surpris plus d’un, survient moins de quelques heures après que le chef de l’Etat ait pris un flot d’arrêté présidentiel pour nommer des agents exécutifs intérimaires dans 141 communes du pays, alors qu’il devrait organiser les élections au mois de novembre 2017 pour renouveler les personnels politiques au niveau des municipalités. Ce qui n’a pas été le cas jusqu’à ce que le mandat des magistrats arrive à terme au mois de juillet 2020.
L’ancienne Secrétaire d’État aux industries créatives sous l’administration Martelly/Lamothe, et plus récemment l’ancienne ministre du tourisme du gouvernement Jacques Guy Lafontant, revient au-devant de la scène pas pour attirer les touristes, mais de préférence pour lutter contre la pauvreté extrême qui gangrène le pays.
Une lourde tâche, pour ne pas dire une mission presqu’impossible dans un contexte marqué par la fragilité du pays par rapport à la crise de famine et de santé publique liées à la pandémie de Covid-19 qui secouent le pays sur le plan économique depuis tantôt plusieurs mois. D’aucuns se questionnent sur l’apport technique qu’apportera cette nomination pour pallier à cette situation qui couvre l’ensemble du pays.
Au début du mois de juin 2020, plusieurs organisations écologiques avaient appelé à une intervention urgente de l’État et de ses partenaires pour venir en aide aux personnes affectées par la sécheresse récurrente de décembre 2019 à avril 2020, qui a sévèrement touché plus de 60 communes, dans 7 des 10 départements géographiques d’Haïti.
Ces organisations, parmi lesquels, le Mouvement d’appui pour le développement des collectivités territoriales haïtiennes (Madecth), le Groupe d’Intervention écologique d’Haïti (Ecovert-Haïti), l’Agence de promotion pour le développement intégré (Aprodi), l’Association Zantray pour le développement national (Azadn) avaient alerté sur une éventuelle pandémie de faim.
«Du mois de juin à octobre 2020, près de 80 mille enfants risquent d’être dans une situation de malnutrition aiguë dans le pays » ont mis en garde ces organisations écologiques. Depuis lors, aucune intervention significative n’a été faite auprès de la population.