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Haïti-Justice: Bras de fer entre l’OPC et le MJSP autour de la libération de plusieurs criminels

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P-au-P., 01 juil. 2020 [M9H] — Le torchon brûle entre le Protecteur du citoyen Renan Hédouville et le Ministre de la justice et de la sécurité publique (MJSP), Me Lucmane Delille. Entre ces deux responsables, les internautes constatent depuis moins de 24 heures une guerre de correspondance en vue de se dédouaner autour de la libération des présumés criminels notoires, ayant bénéficié de grâces présidentielles dans la perspective de décongestionner les prisons du pays.    

L’Office de la protection du citoyen (OPC), Institution nationale indépendante des droits de l’homme (INIDH) dit apprendre avec étonnement et stupéfaction une note de presse en date du 30 juin 2020, dans laquelle, le Ministère de la justice et de la sécurité publique (MJSP) a souligné que les condamnés sélectionnés pour bénéficier de la grâce présidentielle l’ont été suivant des critères établis en concertation avec l’OPC, le BINUH, le JSPP, le décanat du tribunal de première instance de Port-au-Prince et la Fédération des Barreaux d’Haïti.

Dans une note responsive, l’OPC dénonce cette déclaration jugée «mensongère » du Ministère de la justice et de la sécurité publique (MJSPP), et précise qu’il n’a jamais travaillé avec le MJSPP, sur une éventuelle liste de libération de prisonniers devant bénéficier de grâce présidentielle.

«Le Protecteur du citoyen n’a jamais eu de rencontre ni d’entretien avec le Ministre de la justice et de la sécurité publique, Me Lucmane Delille, depuis son installation le 5 mars 2020 » lit-on dans la note de l’OPC.

Toutefois, l’OPC dit rester disponible pour toute consultation avec les responsables du Ministère de la justice ou toute autre structure étatique sur la problématique de la prison en Haïti conformément à ses attributions de faire respecter les droits des individus en garde à vue dans les commissariats de police, ainsi que ceux des prisons et veiller à l’exécution par l’Administration publique des décisions définitives de justice prononcées à l’endroit des détenues.

Rappelons que dans un arrêté présidentiel publié le vendredi 19 juin 2020, environ 400 détenus ont été bénéficiés de la grâce présidentielle. Ce qui a provoqué une levée de boucliers au niveau des organisations de défense des droits humains pour dénoncer la libération des criminels au cours de cette période.

Des recherches menées par l’OPC confirment que sur cette liste préparée par des “pêcheurs en eau trouble” en dehors de toute transparence (sans l’implication des parties prenantes) et soumise malheureusement au Chef de l’Etat, figurent des prisonniers malades qui avaient déjà purgé leur peine mais aussi des individus condamnés à de lourdes peines pour enlèvement et séquestration, viol, assassinats mais qui sont graciés après seulement quelques années d’emprisonnement. Ce, au mépris des droits des victimes.

A titre d’exemples citons :

Iclaunel PIERRE, condamné en septembre 2015 pour viol à 12 ans de prison

Dimanche Marie Hélène, condamnée pour enlèvement et séquestration en

2013 à 15 ans de prison

Présumé Marie Claudelle, condamnée en 2009 pour assassinat à perpétuité

Milfrance Azilhomme, condamné pour meurtre en février 2018 à 7 ans de

prison.

Séjour Rémy, condamné pour assassinat le 31 juillet 2018 à 7 ans de prison

Fanfan Aramy, condamné pour vol à main armée le 29 janvier 2020 à 5 ans

de prison

Laurent Hugues Hérard, condamné pour tentative d’assassinat en mars 2013

à 15 ans de prison

Joseph Jocelin, condamné pour assassinat en 2014 à 15 ans de prison

Joseph Jean Nabeau, condamné pour assassinat en 2014 à 15 ans de prison

Harrison Domond dit Hougan Jean Marie, condamné pour assassinat en 2014 à 10 ans de prison

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