Haïti-Justice : Le retour de Toto Constant, une opportunité pour les autorités de prouver leur volonté de combattre l’impunité et la violence, selon l’OPC
P-au-P., 30 juin 2020 [M9H] — L’Office de la protection du citoyen (OPC), estime que le retour d’Emmanuel (Toto) Constant, ancien chef paramilitaire de la milice dénommée Front pour l’avancement et le progrès d’Haïti (Fraph) dans le pays, est une opportunité pour les autorités étatiques de prouver leur volonté de combattre l’impunité et la violence dans le pays.
Toto Constant est considéré comme l’un des principaux auteurs de massives violations de droits humains commises à Port-au-Prince et aux Gonaïves (Raboteau) après le 30 septembre 1991, rappelle OPC.
Il se souvient des cas d’assassinats, d’exécutions sommaires, de viols, de disparitions, de tortures suivies d’emprisonnement, considérés à juste titre comme crimes contre l’humanité qui ont été commis, au vu et au su de tous, par des criminels, sans foi ni loi, conduits par Emmanuel Constant avec l’appui des militaires d’alors durant l’une des tranches d’histoire nationale post duvalierienne les plus sombres (1991 à 1994).
La liste des victimes est longue et très longue, renchérit l’OPC. Cependant, on ne saurait passer sous silence Felix Lamy, Me Guy Malary, les frères Antoine et Georges Ismery, Matiné Remilien, Ansy Philippe etc.
En novembre 2000, Emmanuel Constant a été jugé dans le cadre d’un procès dit Procès de Raboteau et condamné à perpétuité par contumace. Depuis le 23 juin avec sa déportation, le dossier d’Emmanuel Constant refait surface et des commentateurs analysent la question sous l’angle juridique.
Emmanuel a été déporté, en Haïti, depuis le mardi 23 juin 2020, par les autorités américaines, après avoir purgé une peine d’emprisonnement aux États-Unis d’Amérique pour fraude.
« Tout se joue pour le moment au niveau du parquet près le tribunal civil des Gonaïves (département de l’Artibonite), composé, on doit le noter, de représentants de l’exécutif » fait savoir l’OPC.
L’Office de la Protection du Citoyen (OPC), en sa qualité d’Institution Nationale des Droits de l’Homme (INDH) et conformément à sa mission de veiller au respect par l’Etat de ses engagements en matière de droits humains, rappelle que les cas d’assassinat, de viol, de disparition, d’exécution, de tortures, classés sous le label de crimes contre l’humanité au regard des Statuts de Rome et de la Convention sur l’imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité sont imprescriptibles.
En conséquence, le retour d’Emmanuel Constant, à bien analyser, offre l’occasion aux autorités haïtiennes de prouver leur volonté de combattre l’impunité car tout se joue pour le moment au niveau du Parquet des Gonaïves, composé, on doit le noter, de représentants de l’Exécutif.
Au-delà des discours répétés, les autorités étatiques doivent signifier leur bonne foi à la lutte contre l’impunité, phénomène qui ne cesse de prendre des proportions très alarmantes au quotidien.