Haïti-FHF : Yves Jean Bart dans le collimateur de SOFA et de Kay Fanm pour les accusations d’abus sexuels sur les jeunes joueuses
P-au-P., 2 mai 2020 [M9H] — Les organisations féministes à caractère revendicatif de promotion et de défenses des droits des femmes et des filles, la Solidarité des femmes haïtiennes (SOFA), de même que Kay Fanm (La Maison des femmes) demandent aux autorités de l’Etat de prendre toutes les mesures pour retirer à la tête de la Fédération Haïtienne de football (FHF), Yves Jean Bart à cause des accusations qui pèsent contre lui comme étant celui qui a agressé sexuellement des jeunes filles sur la base de son autorité.
Ces organisations de défenses des droits des femmes et des filles, SOFA et Kay Fanm, signalent avoir lu avec «dégoût » l’article du quotidien britannique « The Guardian », paru en date du 30 avril 2020 dans lequel, le président de la Fédération haïtienne de football a été accusé d’avoir abusé sexuellement des jeunes footballeuses.
Plus de 30 ans après le 3 avril 1986, ces deux organisations de femmes disent constater qu’avec beaucoup d’indignations le slogan des femmes qui avaient marché dans la rue pour réclamer le droit de participer dans la reconstruction de la Nation, reste une question d’actualité « les femmes ont besoin du travail, elles n’ont pas besoin de rendez-vous ».
Ces organisations tempêtent qu’en plus de l’article du quotidien Britannique, une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux montre clairement l’instrumentalisation qui se fait au sein de la fédération avec le corps de ces jeunes filles, qui sont exposées sans aucune protection de l’Etat, ni aucune autre autorité, entre les mains des prédateurs sexuels qui en profitent de leur position dominante afin de satisfaire leur penchant sexuel.
« Tout le monde pouvait voir clairement comment Yves Jean Bart (alias Dadou Jean Bart), sans peur, ni crainte, s’assoit devant un camera en touchant une jeune joueuse. Ce qui donne des inquiétudes et permet à tout le monde de voir qu’il n’y a pas un code de conduite, ni de principe de protection pour règlementer la relation des enfants qui vivent sous l’autorité des dirigeants de la Fédération haïtienne de football (FHF) » s’indignent ces organisations.
Cette scène, selon elles, a permis de voir la fierté et la confiance de la jeune fille dans son talent. Son rêve c’est de représenter sa communauté. C’est l’idée positive qu’une collectivité doit entretenir, de protéger dans la tête des jeunes filles et des garçons haïtiens pour leur motiver d’aller plus loin dans l’amélioration de leurs talents.
« Dans ses actions avec les enfants, Dadou Jean Bart n’a pas seulement volé les rêves de ces jeunes filles mais aussi leurs innocences, de même que leurs talents. Jean Bart démontre qu’il ne pourra pas construire le rêve de la jeunesse dans la dignité, mais dans la paresse ou le talent, la compétence et l’adresse n’ont plus leur place » renchérissent-elles.
Devant l’inquiétude persistante que représente Yves jean Bart dans toute la société pour les enfants qui sont abandonnées sur son autorité, SOFA et Kay fanm demandent au Ministère de la justice et de la sécurité publique (MJSP) de diligenter une enquête nationale indépendante avec le concours de la société civile qui doit prendre son courage à deux mains pour fouiller afin de comprendre pour faire jaillir la vérité sur ces actes dont a été reproché Yves Jean Bart.
Elles exigent également au Commissaire du gouvernement de mettre l’action publique en mouvement contre Yves Jean Bart ainsi que tous ceux qui ont participé dans ces actes malhonnêtes. Toutes les institutions publiques qui sont concernées doivent jouer leurs rôles dans ce dossier.
SOFA et Kay Fanm encouragent toutes les jeunes filles, ainsi que les membres de leurs familles à les accompagner pour dénoncer et pour déposer des plaintes contre Yves Jean Bart. Elles invitent tous ceux qui sont témoins des mauvaises actions de Jean Bart d’appuyer les témoignages des jeunes filles qui sont victimes.
Elles exigent aussi une protection rapprochée pour toutes les autres joueuses qui sont dans le Ranch de de la Croix-des-Bouquets jusqu’à la fin de la crise du Coronavirus dans le pays.
Yves Jean Bart dit « «Dadou », président de la FHF depuis 2000, nie en bloc les accusations selon lesquels il aurait contraint plusieurs joueuses du Centre technique national de Croix-des-Bouquets à avoir des relations sexuelles. Selon le quotidien The Guardian, les incidents allégués se seraient produits au cours des cinq dernières années.
Dans une interview accordée au journal Le Nouvelliste et dont une copie est parvenue à l’agence ligne Média9Haiti, Yves Jean Bart a fait savoir qu’après huit ans de fonctionnement de l’Académie du Camp Nous, qu’il n’existe aucune plainte contre la fédération, ni contre le staff engagé dans l’Académie, ni contre lui. Ce genre de pratique d’abus sexuel est presque impossible dans notre centre de Camp étant donné que les structures, les principes d’éducation et la sensibilisation continue que nous avions mis en place.
Il a déclaré que les allégations étaient «clairement une manœuvre pour déstabiliser la FHF, le caractère du président et de sa famille.
Crédit photo: Haiti
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