Haïti-Presse : Des associations de médias exigent une enquête sur les attaques contre le journaliste Georges Emmanuel Allen
P-au-P., 29 avril 2020 [M9H] — L’Association des médias indépendants d’Haïti (AMIH) et l’Association nationale des médias haïtiens (ANMH) ont exigé du gouvernement de Joseph Jouthe et de l’Inspection générale de la police nationale d’Haïti (IGPNH) l’ouverture d’une enquête sur l’incident survenu dans la soirée du mardi 28 avril où des agents de la Police nationale ont agressé physiquement le journaliste Georges Emmanuel Allen.
Cette violation de la liberté de la presse s’est produite à moins de quelques jours du 3 mai, de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse.
Dans ce contexte, les deux signataires de la note, les deux associations de patrons de médias, disent protester de la façon la plus « énergique » contre cette dérive inquiétante.
Ces associations de patrons de médias rappellent que le journaliste de la Radio et télévision Caraïbes (Rtvc) s’était clairement identifié aux agents de police en tant que tel et était muni du laissez-passer réglementaire délivré par les autorités du ministère de la Culture et de la Communication pour les heures durant le couvre-feu.
Les deux associations déplorent que le gouvernement ne communique pas sur les catégories qui sont autorisées à fonctionner en dépit du couvre-feu et n’instruit pas les forces de l’ordre des dispositions prises. De même, l’ANMH et l’AMIH constatent que les autorisations ne sont pas délivrées dans les villes de province.
« L’ANMH et l’AMIH exigent également la cessation de tout acte de violence contre la presse. « Les journalistes et les médias, leur vie et leurs biens, sont devenus les cibles quotidiennes d’attaques en Haïti et le gouvernement doit prendre ses responsabilités » relèvent-elles.
Parallèlement, l’ANMH et l’AMIH réclament des autorités une dénonciation sans équivoque du comportement inqualifiable des policiers qui s’attaquent tous les soirs à des journalistes et à des citoyens qui sont obligés de se déplacer.
En conséquence, les associations de médias condamnent avec véhémence ce cas de violence inouïe contre un journaliste dans l’exercice de sa profession.
« La presse étant le fer de lance de la sensibilisation dans le cadre de la lutte contre le coronavirus depuis le 27 février 2020, les deux associations s’indignent que leurs membres soient ainsi victimes de violences policières, en dépit du fait qu’ils détiennent carte de presse et autorisation officielle de circuler » ont-elles renchéri.
Elles annoncent qu’elles vont accompagner le confrère victime dans ses démarches pour trouver justice. Elles ont mis en évidence que l’augmentation des cas de violences policières, de violences contre la presse, sont la résultante de la dégradation accélérée du classement d’Haïti dans l’indice mondial de la liberté de la presse (RSF) depuis trois ans.
Au dernier classement mondial de la liberté de la presse rendu public le 21 avril 2020, de l’association mondiale Reporters sans frontières (Rsf), Haïti occupait la 83e place sur un effectif de 180 pays et territoires.
Comparativement au rapport de 2019 Haïti était classée 62e mondiale. Ce qui témoigne un recul de 21 places en raison de l’environnement de travail dangereux et précaire du journaliste.
Toutefois, le secrétaire d’Etat à la communication, l’ancien journaliste Eddy Jackson Alexis, s’est exprimé sans ménagement contre les brutalités policières sur le journaliste Georges Emmanuel Allen. Dans ce contexte, il invite Georges Emmanuel Allen à porter plaintes contre ses agresseurs et exige aux autorités policières de sanctionnées les coupables.
Marlyne Jean
Crédit :Haiti24