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Haïti-Politique: Un communiqué pour réactiver l’Arrêté du 1er juin 2012… Et ses effets ?

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Port-au-Prince, 27 juillet 2024 (M9H) — Le gouvernement haïtien, par le biais du Ministère des Travaux Publics, du Transport et de la Communication (MTPTC) et le bureau du Premier Ministre, a publié, le jeudi 25 juillet 2024, un communiqué de presse réactivant les mesures adoptées par l’Arrêté du 1er juin 2012 déclarant certaines zones d’utilité publique.

« Huit (8) jours sont accordés aux riverains vivant dans les zones concernées pour vider les lieux », peut-on lire dans le communiqué. Cette décision du gouvernement haïtien cible les habitants de trois (3) blocs dont les demeures se trouvent à la Rue Joseph Janvier, Rue du Magasin de l’État, Rue St-Honoré, Rue Mgr. Guilloux, Rue de la Justice, Rue de l’Enterrement, Rue du Champs de Mars et tout le Boulevard Harry Truman. Et après ce délai ?

Selon le communiqué, ces mesures pourraient aider dans le cadre de l’état d’urgence décrété par le gouvernement Garry Conille pour contrer les actions des bandes armées dans la région métropolitaine, notamment à Port-au-Prince. Si plusieurs discours officiels abondent déjà en ce sens, il est à souligner cependant que les forces légales, la Police nationale d’Haïti et les forces multinationales, tardent encore à agir. Cette prudence de la part des autorités montre à quel point la situation actuelle est complexe.

Ce communiqué de presse est rendu public trois jours après la visite de l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, Linda Thomas Greenfield, en Haïti. Pourtant, environ 90 jours se sont écoulés depuis la prestation de serment du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) le 25 avril dernier, et plus de 60 jours depuis l’investiture du Premier Ministre, Garry Conille, aucune opération majeure visant à rétablir la sécurité et à restaurer l’autorité de l’État n’a encore été réalisée par le gouvernement en place. En ce sens, le peuple assiste à la continuité de l’État.

Pendant que le régime en place multiplie les annonces, l’entreprise de l’insécurité continue de fonctionner à plein régime. Le bilan de territoires perdus s’accroît, un bilan que les témoignages des habitants de Gressier et de Ganthier confirment. Alors que les chefs de bande à visière, sans aucune gêne, s’affichent sur les réseaux et multiplient des déclarations de plus en plus menaçantes.

Très récemment, le gouvernement a demandé aux détenteurs d’armes illégales exerçant la profession de banditisme de les déposer et de se rendre à la justice. S’agit-il d’une possibilité de négociation qu’offre le locataire de la primature aux chefs de bandes armées à travers ce communiqué ? Ou faut-il attendre un peu pour voir le dessous de ce communiqué se dévoiler ?

En tout cas, on se rappelle que l’Arrêté du 1er juin 2012 avait abouti au déguerpissement de plusieurs dizaines de familles et à la démolition de nombreuses maisons au centre-ville de Port-au-Prince sous l’égide du notaire Jean Henry Céant. Les revendications des expropriés dans les médias ont contraint « le notaire à donner un chèque de 1,9 million de gourdes de ses honoraires à l’association des victimes expropriées en vue de payer un avocat pour porter plainte contre l’État haïtien ». La méthode employée pour indemniser les expropriés n’était pas appropriée. Il est vrai que l’indemnisation des propriétaires munis de leur titre de propriété est clairement évoquée dans ce communiqué. Chat échaudé craint l’eau froide. L’État haïtien est-il sur la voie de reproduire le scénario de l’administration de Martelly ?

Dumy Edouard

 

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