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Haïti-Insécurité : Cris de désespoir des femmes et des filles dans le bas Artibonite

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Artibonite, 7 décembre 2023 (M9H) — Au cours des deux dernières années, la situation sécuritaire de la Vallée de l’Artibonite n’a cessé de se dégrader, au point que de nombreuses familles fuient la zone pour se réfugier dans les zones avoisinantes, éloignées des dangers et des attaques sporadiques des gangs armés, qui pillent, tuent et volent les maigres ressources des habitants. Les femmes sont les principales victimes de ces attaques armées des gangs.

Il est profondément regrettable de constater la souffrance et la misère que vivent les femmes dans le bas Artibonite en raison de la violence perpétrée par les gangs armés de Savien et de Grand Griff. Ces conditions difficiles privent ces femmes de la possibilité de vaquer à leurs activités de manière sécurisée et stable.

Une enseignante, jeune femme vivant dans la Vallée de l’Artibonite, s’est vue contrainte de se cacher constamment pour éviter d’être la proie de ces bandits, qui circulent de manière systématique dans les rues de la ville de Petite Rivière de l’Artibonite, munis de fusils, terrorisant ainsi les quelques habitants. Elle a été obligée de s’absenter des salles de classe, car le chemin qu’elle emprunte habituellement est pris par les bandits armés.

D’autres femmes paysannes ont été contraintes de rester chez elles pour ne pas être victimes des abus des bandits armés. Tous les secteurs de la Vallée de l’Artibonite sont pris en otage. Cette situation s’est aggravée davantage peu après le 25 janvier 2023, suite à l’abandon par les forces de l’ordre du Commissariat de Petite-Rivière de l’Artibonite, renforçant inexorablement le sentiment de puissance des gangs armés, qui multiplient leurs exactions contre la population civile.

« Les récoltes et les bétails des paysans sont systématiquement volés. Lassés des exactions de ce gang, des milliers de membres de la population ont fui leurs résidences pour se réfugier dans d’autres communes du département. La brutalité de la violence perpétrée entraîne des conséquences dévastatrices sur la vie des victimes. La peur des représailles, la stigmatisation et le manque de services médicaux et socio-économiques appropriés ne font qu’aggraver la situation », a souligné le bureau onusien en Haïti.

Les témoignages poignants de ces femmes mettent en lumière les conséquences dévastatrices de la violence des gangs sur leur vie quotidienne. Cette situation affecte non seulement leur bien-être physique, mais aussi leur capacité à subvenir à leurs besoins fondamentaux et à ceux de leur famille. La violence des gangs a des répercussions profondes sur la communauté, entravant le fonctionnement normal de la société et créant un climat de peur et d’insécurité. Les femmes, en particulier, se retrouvent souvent parmi les groupes les plus vulnérables dans de telles situations.

Il est essentiel que des mesures soient prises pour mettre fin à cette violence et restaurer la paix et la stabilité dans la région. Cela nécessite une action concertée des autorités locales, des forces de sécurité et de la communauté internationale pour désarmer les gangs, assurer la sécurité des citoyens et créer un environnement propice au développement et à la prospérité.

Les témoignages de ces femmes doivent être entendus, et leurs droits fondamentaux à la sécurité et à une vie décente doivent être respectés. Il est crucial de sensibiliser davantage à ces situations difficiles et de mobiliser les ressources nécessaires pour mettre fin à la violence des gangs et aider ces communautés à se reconstruire.

Jean Elie Paul

Crédit photo : Lakou Royale de Dame Fortune 

Ralph Thomassin Joseph 

 

 

 

 

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