HAÏTI – TRADITION: La fête du 1er mai en Haïti perd toute son importance
Par Eberne SALOMON

Port-au-Prince, 1er mai 2025 (M9H) — Autrefois célébrée avec faste, la fête du 1er mai — Journée internationale des travailleurs et de l’agriculture — semble aujourd’hui vidée de tout son sens en Haïti. La tradition se délite peu à peu, emportée par l’instabilité socio-politique, l’insécurité endémique et le chômage galopant. Le pays paraît engagé sur une pente glissante où ses repères culturels, sociaux et symboliques disparaissent les uns après les autres.
Le 1er mai avait autrefois une valeur capitale pour les Haïtiens. Partout dans le pays, l’on retrouvait une effervescence culturelle : foires agro-artisanales, expositions gastronomiques, activités scolaires, religieuses et médiatiques, toutes mobilisées autour du reboisement et de la valorisation du patrimoine national. Les plages et sites touristiques accueillaient à cette occasion des foules venues célébrer et respirer un air festif.
Et aujourd’hui ?
La réalité actuelle, marquée par la peur et l’incertitude, transforme les citoyens en prisonniers dans leur propre pays. De nombreux lieux emblématiques de célébration sont aujourd’hui désertés : Champs-de-Mars, le site du ministère de l’Agriculture à Damien, la chute de Saut-d’Eau, ou encore la plage publique de Montrouis, ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes.
Le 1er mai 2025 ne se distingue en rien d’un simple jour ordinaire, à l’image d’un 1er février ou d’un 1er mars. Alors que cette date est reconnue mondialement comme celle des droits des travailleurs, elle se limite désormais en Haïti à une référence floue à la Journée de l’agriculture — sans réelle mobilisation ni portée.
Et pourtant, il nous faut rappeler l’essentiel :
“Plantons pour mieux respirer.”