Enième rencontre sur la sécurité : un laxisme d’État face à une crise qui s’aggrave
Port-au-Prince, 12 octobre 2024 (M9H) — Le président du Conseil de transition (CPT), Leslie Voltaire, a tenu une nouvelle rencontre stratégique le vendredi 11 octobre 2024 avec plusieurs personnalités clés, afin de discuter de la sécurité nationale. Parmi les participants figuraient le conseiller présidentiel Fritz Alphonse Jean, le Directeur Général de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Normil Rameau, et le Général en chef des Forces Armées d’Haïti (FAD’H), Derby Guerrier. La réunion, conduite conjointement par le président du CPT et le Premier ministre par intérim Carlos Hercule, visait à coordonner les efforts pour rétablir la sécurité dans le pays.
Cependant, alors que l’insécurité atteint des niveaux critiques, beaucoup de citoyens expriment leur désillusion face à ces rencontres, jugées inefficaces. La recrudescence des violences des gangs armés met en lumière l’incapacité des autorités à prendre des mesures concrètes pour protéger la population. Le cas récent de l’invasion de la commune de Pont-Sondé par le groupe criminel de Savien dans la nuit du 2 au 3 octobre, qui a causé la mort d’une centaine de personnes et fait des dizaines de blessés, est un exemple frappant de la dégradation de la situation sécuritaire.
Dans la nuit du 9 au 10 octobre, seulement un jour avant cette rencontre sur la sécurité, les hommes armés du chef de gang de Canaan ont envahi la commune de l’Arcahaie, tuant une dizaine de personnes et incendiant plusieurs maisons. Ces incidents successifs témoignent de l’emprise grandissante des groupes criminels sur le territoire, alors que l’État semble incapable d’y répondre de manière appropriée.
Malgré la gravité de la situation, les autorités continuent de se contenter de réunions et de discours sans apporter de solutions tangibles. Selon plusieurs observateurs, ces discussions répétées ne mènent à aucun résultat concret pour le quotidien des citoyens, qui vivent dans une peur constante. “Les rencontres s’enchaînent, mais la réalité est que l’insécurité continue de dévorer le pays. Les dirigeants montrent un laxisme incompréhensible face à cette crise qui gangrène la société,” commente un analyste.
Face à cette inaction, des voix s’élèvent pour réclamer une intervention plus robuste de l’État, ainsi qu’une réforme en profondeur des institutions de sécurité nationale. L’heure n’est plus aux discours, mais aux actions fermes pour rétablir l’ordre et la paix dans un pays à bout de souffle. (RU JEP 12/10/2024 22 :12).