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Haïti-Droits humains : La FJKL exige l’ouverture d’une enquête administrative sur le carnage du 15 août 2024

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P-au-P, 03 sept. 2024 [M9H] — La Fondasyon Je Klere (FJKL) recommande l’ouverture d’une enquête administrative par l’Inspection Générale de la Police Nationale d’Haïti (IGPNH) et d’une investigation criminelle par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) afin de permettre à la justice de sanctionner les auteurs des graves violations des droits humains commises lors du carnage à la prison civile de Saint-Marc, le 15 août 2024.

Les événements survenus à la prison civile de Saint-Marc ne doivent pas rester impunis. Les responsabilités doivent être fixées, exige-t-elle, dans un rapport en date du 3 septembre 2024 qui tente de restituer aux faits leur véritable nature.

Elle critique l’État qui a failli à sa mission de garantir le droit à l’alimentation des détenus, le droit à la vie, et le respect dû aux morts.

« Des détenus sans défense, qui réclamaient leur droit à l’alimentation en raison d’une grève des agents pénitentiaires qui les condamnait à mourir de faim, ont été exécutés sommairement en présence des autorités chargées de garantir leurs droits », révèle la FJKL.

Elle indique que « les autorités ont déclaré avoir enterré quatorze (14) détenus dans une fosse commune. D’autres sources font état de dix-neuf (19) détenus tués ».

La FJKL considère que le massacre perpétré à la prison civile de Saint-Marc le 15 août 2024 constitue un usage abusif de la force armée pour réprimer une protestation de détenus affamés par une grève sauvage d’agents pénitentiaires exigeant le versement de leurs primes de risque.

Pas de tentative d’évasion à la prison civile de Saint-Marc, selon la FJKL

« Il n’y a pas eu de tentative d’évasion à la prison civile de Saint-Marc le 15 août 2024. Il n’y a pas eu d’intervention de force externe pour tenter de libérer des détenus, ni de détenus armés à l’intérieur de la prison pour faire face aux forces de l’ordre », dévoile-t-elle.

De l’avis de la FJKL, il s’agissait d’une juste protestation des détenus pour exiger le respect de leur droit à l’alimentation, qui s’est achevée dans le sang par l’usage abusif de la force armée des autorités de la ville.

Depuis le début du mois d’août 2024, une grève a été observée par les agents pénitentiaires de la prison civile de Saint-Marc pour exiger de leurs supérieurs hiérarchiques le paiement des primes de risque.

Les agents pénitentiaires « ne reçoivent pas de nourriture pour les détenus de la part de leurs parents, ils ne reçoivent pas d’ordre d’extraction de la justice, ils ne reçoivent pas de nouveaux détenus. Parallèlement, le dépôt de la prison est vide », rapporte-t-elle.

La FJKL évoque une combinaison de fautes administratives et pénales à la base du massacre survenu dans la prison civile de Saint-Marc.

« La gestion du personnel pénitentiaire était faite de manière inefficace. La dette cumulée des primes de risque pour les agents a engendré une situation d’indiscipline grave au niveau des agents. Un corps armé sans discipline est la pire des choses qui puisse arriver à une nation », souligne-t-elle.

Crédit photo: Wilsonel Dumerzil

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