Urgence nationale en Haïti : La FJKL appelle à un changement radical de gouvernance
Port-au-Prince, 9 mars 2024 (M9H) – Face à la grave crise sécuritaire qui sévit en Haïti, la Fondation Je Klere (FJKL) exhorte à une refonte totale de la gouvernance de l’État, tant au niveau des forces de sécurité que du pouvoir politique. Elle a fait cette proposition dans un rapport publié le jeudi 7 mars 2024, sur la situation de terreur au niveau de la région Métropolitaine de Port-au-Prince, occasionnant la destruction de plusieurs infrastructures et la paralysie des activités.
Depuis quelque temps, la région métropolitaine est en proie à une terreur imposée par les gangs armés, une situation exacerbée par les événements tragiques survenus dans les prisons civiles de Port-au-Prince et de la Croix-des-Bouquets durant la nuit du 2 au 3 mars 2024.
La situation actuelle met en péril l’existence même d’Haïti en tant qu’État indépendant et souverain. Les institutions publiques sont en déliquescence, et il est impératif de remplacer la gouvernance actuelle par une direction plus crédible et responsable, souligne l’organisme de droits humains.
La FJKL propose la mise en place d’un gouvernement de salut public dirigé par le président de la Cour de Cassation de la République, accompagné d’un cabinet restreint de dix ministres reconnus pour leur intégrité. Ce gouvernement, dépourvu de Premier ministre, offrirait une lueur d’espoir dans la situation actuelle.
Pour restaurer l’ordre et la sécurité, il est crucial de revoir en profondeur le Haut commandement de la Police Nationale d’Haïti et le Haut État-major de l’armée. La FJKL préconise également le lancement urgent d’une campagne de recrutement de jeunes et l’ouverture de centres de formation intensive pour renforcer les forces de l’ordre à travers le pays.
Une politique de sécurité axée sur la protection nationale, avec une coordination efficace entre toutes les institutions concernées, est nécessaire pour assurer le contrôle du territoire, des frontières, des douanes, des ports et de la migration.
Les événements récents ont entraîné une série de conséquences désastreuses. Plus de 4 700 prisonniers se sont évadés lors des attaques contre les prisons de Port-au-Prince et de la Croix-des-Bouquets.
« Sur trois mille six cent quatre-vingt-seize (3696) détenus qui se trouvaient au pénitencier national ce soir-là, seul quatre-vingt-sept (87) ont répondu à l’appel au retour des responsables de la prison le lendemain aux environs de midi. Trois mille six cent quatre-vingt-seize (3696) détenus se sont évadés ; parmi eux, des criminels dangereux, des kidnappeurs, des violeurs, des terroristes ; Le même soir, la prison civile de la Croix-des-Bouquets a été attaquée par les gangs dont certains de ceux qui étaient au pénitencier national » lit-on dans le rapport.
Des pertes humaines et matérielles considérables ont été enregistrées, avec des attaques contre des commissariats. Notamment, les sous-commissariats de Bon Repos, de Delmas 3, de Portail Léogâne, de marché Salomon, de carrefour de l’aéroport, de la Croix-des-Bouquets et les commissariats de Cabaret et de la Croix-Des-Bouquets sont incendiés ou vandalisés.
Des institutions publiques, comme les Bureaux de l’Office National d’Assurance Vieillesse (ONA) de Santo, le Bureau de l’Électricité d’Haïti de Delmas 40 et l’OAVCT de Tabarre sont incendiés ; le stade Sylvio Cator, le Ministère de la communication, l’hôpital Saint François de Salle sont pillés et vandalisés.
Des entreprises et des biens privés, comme des maisons de commerce comme MSC PLUS à Tabarre, Capital Bank de Delmas 53, Sogebank, BNC et Unibank, de la Croix des-Bouquets BNC de Cabaret, la Coopérative Kotelam de l’Ave Magloire Amboise, Magasin FIFA, Église de Saint- Anne, Église Dieu de la rue du centre, la Direction Générale des Impôts de la Croix-des-Bouquets, tout le commerce en général dans le centre-ville de la Croix-des-Bouquets ont été vandalisés ou incendiés.
La FJKL lance un appel pressant à l’action immédiate pour faire face à cette crise sans précédent et pour assurer la sécurité et la stabilité d’Haïti.