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Haïti-Politique : La FJKL invite l’Exécutif à renoncer à son projet de réforme constitutionnelle pour éviter le pays de sombrer dans le chaos

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P-au-P., 08 janv. 2021 [M9H] — La Fondasyon Je Klere (FJKL), dénonce une volonté de l’Exécutif de vouloir aggraver la crise actuelle à des fins « inavouables » et « inavoués » dans un communiqué de presse en date du vendredi 8 janvier 2021, dans lequel, elle a fait la radiographie du pays en proie à une crise sans précédent depuis plusieurs années.

Dans ce contexte, la Fondasyon Je Klere (FJKL) invite l’Exécutif, trop décrié par les scandales de corruption, les faits avérés de supports aux gangs armés et des actes de répressions politiques – de renoncer à son projet de réforme constitutionnelle afin d’éviter au pays des jours encore plus sombres.

La FJKL dit prendre connaissance, non sans étonnement, du décret du 31 décembre 2020 sur le référendum constitutionnel, publié au journal officiel, le Moniteur du 5 janvier 2021, 176e année, spécial No. 1 ainsi que du calendrier publié 48 heures plus tard par les membres du Conseil Electoral Provisoire contestés, non autorisés par la Cour de Cassation de la République à engager l’Etat ni à occuper une si Haute Fonction Publique.

La FJKL dit noter que ces initiatives coïncidentes avec la montée vertigineuse du climat d’insécurité. A titre d’exemple, la FJKL a mis en évidence les actes d’enlèvement contre rançon, de séquestration, de torture et d’assassinats qui augmentent dans l’indifférence des autorités étatiques.

« Pire, des policiers chargés de la sécurité de la population sont enlevés et séquestrés par des gangs armés » regrette la FJKL qui dit constater l’incapacité de la Police nationale d’Haïti (PNH), d’intervenir pour les libérer.  

L’Organisation de droits humains a pris comme exemple, les cas de l’inspecteur de police Wilner Séraphin séquestré depuis le 3 janvier 2021, Sanon Ernso Theodore et Jean Maxo Vincent, deux agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) affectés respectivement à Polifront et à la Brigade d’Intervention Motorisée (BIM) qui sont enlevés et séquestrés le 6 janvier 2021.

La FKJL a signalé également le cas de l’inspecteur de police Wilfrid Pierre qui a été tué par balles dans la matinée du jeudi 7 janvier 2021 dans la zone de Delmas 2, alors qu’il venait de faire une transaction dans l’une des Banques commerciales de la place.

Fort de ce constat, la FJKL se demande comment dans un tel climat d’insécurité le pouvoir en place peut prétendre engager seul, avec uniquement ses zélés partisans, un référendum pour formuler, adopter et mettre en œuvre des réformes constitutionnelles sans le peuple et ses représentants en violation des règles strictes y relatives contenues dans la Constitution en vigueur ?

Ainsi donc, la FJKL dit noter que la réforme constitutionnelle engagée par le pouvoir politique en place comporte des risques élevés de marginalisation de groupes, de quartiers, de zones ou d’importants segments de la société ; une évidente monopolisation des réformes constitutionnelles par le pouvoir exécutif en place qui agit seul, sans contre-pouvoir et sans consensus politique; une désaffection du public à l’égard du processus ; et une domination supposée du processus par des puissances étrangères et des organisations régionale et/ou internationale.

La FJKL rappelle qu’une Constitution pour jouir du plus haut degré de légitimité politique possible doit être le fruit de la participation du peuple et de tous les segments de la société et non de référendums scélérats comme ceux du Dr François Duvalier ou du Dr Roger Lafontant avec plus de 99% de «oui » connus d’avance.

La FJKL veut continuer à défendre le principe de l’appropriation par le peuple des réformes constitutionnelles en raison de l’incidence globale de la Constitution sur la vie d’un peuple et ses droits fondamentaux ; la nécessité pour un peuple de s’entendre sur les valeurs et principes communs de gouvernance inscrits dans une Constitution ; et l’obligation pour le peuple de considérer que la Constitution est née de sa volonté et reflète ses valeurs, ses intérêts et ses principes.

Cependant, malgré les diverses contestations de plusieurs secteurs de la vie nationale, le chef de l’Etat Jovenel Moïse s’obstine à entreprendre des démarches pouvant lui permettre d’aboutir à son projet de nouvelle Constitution, incluant un referendum, avant même la tenue des joutes électorales, dont les premiers tours (présidentielle et législatives) sont fixées pour le 19 septembre 2021, éventuellement un second tour présidentiel et législatif le 21 novembre 2021.

Les résultats dudit référendum constitutionnel devraient avoir lieu le 2 mai 2021. Selon le directeur exécutif du CEP, Max Délice, le Conseil électoral prévoit de publier les résultats définitifs de sa présidentielle, des législatives, municipales et locales, pour le 22 janvier 2022.

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