Haïti-Education : Des lycéens dans les rues, le Ministre Cadet pointe du doigt les syndicalistes

P-au-P., 10 sept. 2020 [M9H] — Moins de quelques heures après la sortie fracassante de plusieurs dizaines d’élèves venant de différents lycées de la capitale, le mercredi 9 septembre 2020, en vue de perturber la journée de classe, le ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP), Pierre Josué Agénor Cadet monte au créneau et dénonce avec véhémence l’action de certains syndicalistes, qui manipulent des jeunes pour perturber le travail des élèves et vandaliser des établissements scolaires.

Depuis le mardi 8 septembre 2020, plusieurs écoles privées de la capitale ont été la cible des lycéennes et lycéens provenant de diverses institutions publiques de la capitale pour perturber le déroulement  de leurs activités scolaires.

Dépourvus de professeurs depuis plusieurs mois, victimes d’une inégalité criante, ces jeunes en majorité des adolescents voient défiler devant eux l’année académique sans aucun recours, alors que certaines des écoles privées entament déjà une nouvelle année académique sous le regard complice des autorités du Ministère de l’éducation nationale.    

Dans ce contexte, un groupe d’élèves issus de différents lycées de Port-au-Prince ont attaqués le mardi 8 septembre, le lycée Fritz Pierre-Louis ainsi que les collèges le Normalien et Roger Anglade. Le mercredi 9 septembre, ces lycéens ont envahi les locaux  du collège « Canado Haïtien », situé à Turgeau. Les images ainsi que des vidéos des lycéennes et lycéens en uniforme pénétrés dans l’enceinte de l’établissement ont diffusé en bouche sur les réseaux sociaux.

Face à cette situation, le ministre Pierre Josué Agénor Cadet dit avoir eu une rencontre avec des responsables de la Police nationale d’Haïti (PNH), dans la perspective de mettre fin à ces actions violentes, qui mettent selon lui, la vie des écoliers en danger.

Le ministre Cadet dans une interview accordée à la radio Métropole, dit avoir effectué des vérifications dans plusieurs établissements victimes de telles attaques et constaté que certaines revendications étaient imaginaires.

Il a même rapporté que fort souvent les jeunes en uniforme arrêtés par la police après ce type d’acte de vandalisme, ne sont inscrits dans aucun établissement. Ce qui témoigne que la situation échappe au contrôle de l’autorité éducative, qui n’arrive même pas à sécuriser les élèves dans l’enceinte même des bâtiments scolaires. Alors que dans les rues, l’insécurité fait rage au point que des tirs sporadiques sont entendus un peu partout dans la capitale.

Rappelant sa volonté de mettre de l’ordre depuis son intronisation au ministère de l’éducation, cependant plusieurs organisations syndicales, notamment l’Union nationale des normaliennes et normaliens haïtiens (Unnoh), n’ont jamais cessé de réclamer sa démission à la tête de cette institution.