Haïti-Syndicat Enseignant : La FJKL préoccupée par la répression syndicale du MENFP sur les enseignants
P-au-P., 19 août 2020 [M9H] — La Fondasyon Je Klere a manifesté ses inquiétudes par rapport à la vague de mesures de transfert touchant des leaders syndicaux, en raison de leurs prises de positions concernant l’insuffisance de mesures de protection prises par le Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP), pour faire face à la propagation de la pandémie du coronavirus, lors de la réouverture des classes après 4 mois le 10 d’aout dernier.
La FJKL dit déplorer le fait que le transfert de Madame Rose Thèrèse Magalie Georges, dirigeante de la Confédération Nationale des Educatrices et Educateurs d’Haïti (CNEH)-syndicat d’enseignant vieux de trente-quatre ans- et Directrice de l’Ecole République des Etats-Unis d’Amérique, ait donné lieu à l’arrestation injuste et injustifiée du Président du Comité des Parents, Eric Calixte, à l’occasion d’un mouvement de protestation pacifique de certains parents contre l’ordre de transfert de la Directrice.
Le coordonnateur de l’Union nationale des normaliens et éducateurs haïtiens (UNNOEH) Georges Wilbert Franck de même que le syndicaliste Josué Méridien ont été frappé de mesures tantôt de transfert ou de privation de salaire. Dans ce contexte, la FJKL, sans contester le droit du Ministère d’opérer des transferts au sein de son personnel, rappelle que ces mesures ne doivent jamais avoir un caractère punitif.
«Les mesures de transfert doivent obéir aux règles régissant le statut particulier des personnels éducatifs du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) dans sa lettre et dans son esprit » rappelle la FJKL.
L’exercice de transferts du personnel enseignant -surtout pour des leaders syndicaux- déjà mal rémunéré, doit obéir à des critères objectifs et logiques relatifs aux points suivants, notamment le changement d’adresse impliquant une augmentation des dépenses pour l’enseignant, le problème de santé dans une période de Covid-19 ; l’ancienneté, ajoute-t-elle.
La FJKL affirme également que l’attachement de l’enseignant à un milieu donné. Ce qui peut avoir un impact significatif sur les conditions de vie du concerné et son salaire de misère ; les privilèges indispensables attachés au transfert (frais de loyer, de déplacement et carte de débit).
Dans ce contexte, la FJKL croit que toute mesure de transfert doit être préalablement négocié avec l’enseignant pour faciliter son intégration dans le nouveau milieu où il /elle est appelé à évoluer.
La FJKL rappelle que le devoir de l’Etat est de rendre attractif l’exercice de missions éducatives au sein de la fonction publique en général et du Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle en particulier en vue d’assurer la collaboration durable de ressources humaines qualifiées et motiver les étudiants pour la carrière enseignante.
La FJKL estime qu’un droit de recours doit-être prévu au niveau du Ministère pour apprécier les doléances des enseignants-es transférés. La FJKL juge regrettable que le Ministère cherche à banaliser la liberté syndicale et à étouffer l’initiative des parents dans la gestion des écoles de leurs enfants au lieu de l’encourager.
En conséquence, la FJKL invite le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) à prendre la voie de la négociation collective avec les syndicats d’enseignants pour trouver une issue heureuse à cette situation qui risque de perturber le fonctionnement régulier des écoles en cette période déjà si difficile.