Haïti-Politique: BAI exige des Etats-Unis la restitution de l’or d’Haïti volée et la désoccupation de la Navase
P-au-P., 29 juil. 2020 [M9H] — Le Bureau des Avocats Internationaux (BAI), a adressé une correspondance à l’Ambassadrice des Etats-Unis en Haïti, Michèle J. Sison, le mardi 28 juillet 2020, date marquant le 105e anniversaire de la première occupation américaine d’Haïti, pour exiger que l’administration fédérale américaine restitue à Haïti l’ensemble des biens que son pays a pillé ou volé depuis plus d’un siècle, surtout la réserve d’or et la Navase.
Le BAI fait savoir à Michèle J. Sison que la démarche de son pays visant la restitution seulement les pièces archéologiques du patrimoine culturel haïtien est sans importance, si elle ne s’inscrit pas dans un processus de restitution totale, par exemple la réserve d’or d’Haïti, et la désoccupation de la Navase.
Le Bureau des Avocats Internationaux en Haïti (BAI), se rappelle des souffrances causées par le pillage de l’impérialisme américain en Haïti. Il dit se souvenir également de la soi-disant restitution aux autorités haïtiennes, notamment aux responsables du Bureau national d’Ethnologie (BNE), le vendredi 14 février 2020 de plus de 400 pièces archéologiques du patrimoine culturel haïtien qui ont été volés, puis confisqués par les Etats-Unis.
«Ces artefacts, témoins du passé, datant de la période précolombienne (4500 av J-C-1500 après J-C) constituent la plus infime partie du patrimoine culturel et matériel haïtien, mobilisé et confisqué depuis plusieurs décennies par les Etats-Unis d’Amérique » soutient le BAI.
Ainsi, au lieu d’un show médiatique sans importance, le BAI soutient que ces artefacts pourraient être à l’origine d’un évènement historique d’envergure civilisatrice, si la remise de ces pièces archéologique s’inscrivait dans un processus plus large de restitution totale de l’ensemble des biens pillés ou volés par les Etats-Unis au détriment du peuple haïtien. « Ce qui serait à leur sens, un pas important vers le commencement d’une relation bilatérale saine entre les Etats-Unis et Haïti » indique-t-il.
Le BAI dit prendre acte que jusqu’à maintenant, la justice américaine n’informe pas avoir mené une enquête susceptible de remonter aux présumés auteurs, co-auteurs et complices du trafic illicite de ces précieux objets et patrimoine haïtien vers l’extérieur.
« Aussi cette enquête permettrait-elle de découvrir s’il existe d’autres biens, objets subtilisés ou confisqués illégalement, et le cas échéant, de tous les restituer » affirme-t-il.
A cet effet, le BAI dit s’associer aux forces vives du pays exigeant en permanence que les Etats-Unis restituent à Haïti tous les autres biens (meubles/ ou immeubles) mal acquis, c’est-à-dire volés au prix de pillage impérialiste sur fond de sauvagerie, suivant la perspective de la doctrine impériale de James Monroe contre le peuple haïtien, notamment la réserve d’or d’Haïti, entreposée à la Banque Nationale de la République d’Haïti (BNRH).
« Cette réserve d’or a été volée par les Marines américaines le 17 décembre 1914 et transporté illégalement à la National City Bank aux Etats-Unis. Elle était estimée à 500.000.00 de dollars américains » soutient le BAI qui rappelle que les effets de ce vol a largement contribué à déstabiliser l’économie haïtienne d’Haïti, et en conséquence à aggraver son appauvrissement déjà en branle depuis les attaques de l’impérialisme français.
L’ile adjacente de la Navase, accaparée par le Capitaine américain Peter Duncan au nom des Etats-Unis en 1857, sous prétexte des dispositions édictées dans «The Guano Island Act », prévoyant de placer sous la souveraineté américaine toute ile inhabitée contenant du guano.
En conséquence, le BAI rappelle à l’Ambassadrice Sison que « The Guano Island Act » n’a aucune présence sur la loi mère haïtienne parce qu’Haïti est une République souveraine et indépendante conformément aux articles 1er et 8.1 précités dans la Constitution Haïtienne de 1987.
Crédit photo: Jeanne Lafont Herodote.net