Haïti-Santé : MSF demande aux Etats-Unis d’Amérique de surseoir sur les déportations vers l’Amérique latine et les Caraïbes
P-au-P., 6 mai 2020 [M9H] — L’Organisation caritative privée à but humanitaire d’origine française, Médecins sans frontières (MSF), demande aux autorités américaines de stopper les expulsions vers l’Amérique latine et les Caraïbes, afin d’éviter d’aggraver cette crise de santé publique dans la région.
Selon MSF, ces actions déplaceraient des personnes de l’épicentre de la pandémie de COVID-19 vers des pays où les taux sont plus bas de transmission. « Toute mesure contribuant à la propagation régionale de la maladie ou à la mise en danger des personnes doit être arrêtée immédiatement » indique le MSF dans une note de presse parue le lundi 4 mai 2020.
Il signale que le Honduras, El Salvador, le Guatemala et Haïti ont une capacité de dépistage très limitée, la surveillance et le traitement et une offre limitée d’équipements médicaux tels que des ventilateurs. Une épidémie majeure de COVID-19 pourrait être catastrophique.
En conséquence, les personnes en attente d’expulsion par les États-Unis sont souvent détenues dans des centres de détention pendant des semaines, voire des mois. C’est aux États-Unis que les centres de détention et autres établissements pénitentiaires sont devenus des lieux de reproduction idéaux pour la propagation massive de COVID-19.
Fort de ce constat, MSF a appelé les autorités américaines à libérer les personnes en détention d’immigration afin d’atténuer le risque de la transmission.
L’agence de police douanière et de contrôle des frontières du département de la Sécurité intérieure des États-Unis (ICE), prévoit d’expulser 101 Haïtiens tôt ce lundi 11 mai 2020. Cette nouvelle vague d’expulsion survient moins de deux semaines après que les Etats-Unis d’Amérique ont rapatrié le jeudi 23 avril 2020, cent vingt-huit (128) haïtiens, parmi eux une quarantaine de mineurs, ce, en dépit de l’expansion de la pandémie du coronavirus dans le pays.
Au début du mois d’avril dernier les Etats-Unis avaient déportés 61 personnes, parmi eux trois d’entre eux étaient contamines au Covid-19.
Suite à des rapports documentant que l’administration a expulsé des dizaines de ressortissants guatémaltèques, mexicains et haïtiens testés positifs au Covid-19 à leur arrivée dans leur pays d’origine, le sénateur Bob Menendez (D-NJ), membre de rang de la commission sénatoriale des relations étrangères et le démocrate du Sénat américain Dick Durbin (D-IL) ont dirigé 13 de leurs collègues du Sénat en appelant l’administration Trump à exiger des tests COVID-19 pour tous les migrants avant qu’ils ne soient expulsés ou transférés des États-Unis, afin de garantir que les migrants qui les tests positifs reçoivent un traitement médical approprié et mettent immédiatement fin aux expulsions des personnes qui ont été testées positives ou qui ont présenté des symptômes de COVID-19 jusqu’à ce qu’elles se soient rétablies et ne soient plus contagieuses.
