Haïti- Incendie chapelle Milot : ICOM Haïti exige une enquête rigoureuse afin de punir les auteurs de ces actes
P-au-P, 15 avril 2020 [M9H] — Le Comité national haïtien du Conseil International des Musées (ICOM Haïti) exige une enquête rigoureuse sur la destruction de la toiture de la Chapelle royale de Milot, emportée par les flammes dans la nuit du 12 au 13 avril 2020, et les actes de vandalisme perpétrés contre le Musée de l’Artillerie à la Citadelle, le samedi 11 avril 2020.
L’ICOM Haïti dit apprendre avec stupéfaction et indignation ces actes de vandalisme dans les deux moments du patrimoine national. En conséquence, il exige aux autorités de fixer les responsabilités et de punir avec la dernière vigueur les auteurs de ces actes et tous ceux qui auront été mis en cause.
« Le Parc National Historique – Citadelle /Sans Souci/ Ramiers, qui rassemble ces monuments phares de notre histoire, et classé Patrimoine mondial depuis 1982, est loin de recevoir l’attention qu’il mérite de la part des pouvoirs publics » fait savoir l’ICOM Haïti.
Le Comité s’insurge, par ailleurs, contre la déplorable habitude de s’en prendre violemment aux biens publics et privés pour exprimer des revendications – pour justes qu’elles soient par ailleurs.
Fort de ce constat, l’ICOM Haïti dit prendre acte de la déclaration d’engagement du Comité Interministériel de Gestion du Parc National Historique exprimée lors de la conférence de presse du 14 avril.
Il en appelle à la responsabilité des institutions concernées et de l’État pour d’une part, délimiter un périmètre de protection autour des vestiges de la Chapelle afin d’éviter toute contamination à partir des matériaux à base d’amiante de la couverture et réputés hautement cancérigènes.
Dans un second temps, d’établir un plan de contingence pour les monuments et le Parc National Historique ; de renforcer les structures de gestion des monuments et sites du pays en vue du suivi technique des biens culturels, particulièrement ceux publiés par l’ICOM dans la Liste Rouge des biens culturels haïtiens en danger.
l’ICOM Haïti exige également de mettre en place une campagne nationale d’information et de sensibilisation à la protection du patrimoine haïtien souvent laissé à l’abandon ou mis à mal par la population elle-même.
En dernier lieu, il souhaite dégager en urgence des fonds du Trésor Public pour la protection du patrimoine et la reconstruction des monuments endommagés.
ICOM Haïti demande donc que l’État haïtien réponde à ses obligations stipulées tant dans la législation haïtienne (en particulier le décret du 14 mars 1983) que dans les conventions internationales signées et ratifiées par l’État haïtien, notamment, la Convention de l’UNESCO de 1972 sur la protection du patrimoine (art. 4 et 5) et la Convention de San Salvador de 1983 (art. 1) qui imposent aux États adhérents l’obligation d’assurer la protection, la conservation et la mise en valeur de leur patrimoine et d’adopter des mesures y afférentes.
ICOM Haïti exige que des mesures énergiques, systématiques et urgentes soient prises pour prévenir d’autres catastrophes du même genre causant des pertes irrémédiables au patrimoine national.
A travers un tweet, la Mexicaine Pilar Álvarez Laso, représentante du Bureau de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) à Port-au-Prince a souligné que la chapelle (catholique romaine) de Milot est « un trésor perdu pour les générations présentes et futures ». Elle fut Construite entre 1810 et 1813 par Henry Christophe.
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