Haïti-Justice : Un policier écroué au Pénitencier National, Yanick Joseph annonce les couleurs
P-au-P., 15 mai 2020 [M9H] — Moins de quelques heures après l’incarcération de Jean Pascal Alexandre, agent de la Brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants (BLTS), par le Commissaire du gouvernement près du tribunal de Première instance de Port-au-Prince, Me Jack Lafontant en date du mercredi 14 mai 2020, la Coordonnatrice du Syndicat de la Police nationale d’Haïti (SPNH-17), Yanick Joseph annonce qu’elle va briser les barrières du Pénitencier nationale pour libérer son frère d’arme. Une situation qui risque de tourner au vinaigre et plonger le pays dans le chaos et l’anarchie.
Le policier Jean Pascal Alexandre, issu de la 24ème promotion de la police nationale d’Haïti (PNH), a été arrêté en date du 8 mai 2020 sous les ordres du Parquet de Port-au-Prince pour assassinat, incendie criminel, destruction de biens publics et atteinte à la sûreté de l’état.
Réagissant brusquement par rapport à son incarcération, plusieurs policiers faisant parti du SPNH-17, ont créé une situation de panique dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, le jeudi 14 mai 2020, en saisissant des clés de voitures de plusieurs personnes pour servir de barricades, ce qui a occasionné un embouteillage monstre dans plusieurs zones du pays.
Sans langue de bois, la Coordonnatrice du Syndicat de la Police nationale d’Haïti (SPNH-17), annonce sur les ondes des stations sœurs qu’elle va pénétrer au Pénitencier national avec ses troupes pour libérer le policier écroué.
En ce sens, elle a donné au Ministre de la Justice et de la sécurité publique (MJSP), Me Lucmane Delille un ultimatum de six heures de temps, pour libérer Jean Pascal Alexandre, agent de la brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants (BLTS), sinon elle passera à l’action pour le libérer de ces geôles.
«Nous allons relâcher tous les commissariats pour se diriger au Pénitencier national. Nous allons encercler la prison pour pouvoir libérer Pascale. Avec des marteaux, des scies, nous allons briser les barrières de la prison» tempête Yannick Joseph. Cependant, moins de deux semaines avant le policier Yannick Joseph avait démarqué le groupe « Fantom 509 », comme quoi le SPNH-17 n’a aucun rapport avec ce groupe armée.
Dans une conférence de presse bilan en date du jeudi 14 mai 2020, le porte-parole de la Police nationale d’Haïti, Michel-Ange Louis-Jeune a fait savoir que les initiateurs et membres de l’organisation dénommée « Fantom 509 » seront poursuivi jusqu’à leurs derniers retranchements.
Pour lui, ce groupe armé se réclamant de l’organisation «Fantom 509 » est composé d’anciens policiers et de policiers en fonction, soutenus par d’autres personnes. Dans ce contexte, le porte-parole de la PNH annonce que des dispositions ont été prises pour freiner l’action de ce clan armé.
Par ailleurs, la police a présenté, 7 individus appréhendés lors d’une tentative des membres du groupe « Fantom 509 » visant à investir les locaux de l’inspection générale de la PNH le 11 mai dernier. Parmi ces individus figurent l’ancien policier Yvon Pierre qui est un évadé de prison.
Il a été révoqué pour abandon de poste, puis condamné pour homicide. Il s’est évadé du pénitencier national le 19 février 2005, fait savoir le porte-parole de la PNH.
Le commissaire Michel Ange Louis-Jeune confirme qu’un avis de recherche a été lancé contre un autre ancien policier, James Josué Jules membre du groupe « Fantom 509 » qui est accusé de vol à main armée, assassinat, incendie criminel et complot contre la sureté de l’Etat.
Ce sont au total 17 individus qui ont été arrêtés par la police du 22 Avril à date notamment pour détention illégale d’arme à feu, braquage et vol à main armée. 4 armes à feu et 2 véhicules ont été également confisqués.
Rappelons que la Fondasyon Je Klere (FJKL) avait dénoncé une multiplication des abus policiers, dans cette période marquée par la crise sanitaire mondiale de Covid-19 dans un rapport (d’octobre 2019 au 13 mai 2020). Dans ce rapport, la FJKL avait demandé au Haut Commandement de la Police nationale d’Haïti (PNH) et au Gouvernement de respecter les engagements internationaux d’Haïti en matière de sécurité publique et de dignité humaine pendant qu’il est encore temps.