Haïti-Séisme : L’organisation féministe Mariján, alarmée par plusieurs cas de viols sur de jeunes filles, dans deux camps aux Cayes
Les Cayes (Haïti), 03 févr. 2022 [M9H] — L’organisation féministe Mariján dénonce avec la plus grande véhémence plusieurs cas de viols, de grossesses précoces et divers cas d’harcèlements sexuels, enregistrés dans les camps de Gabion et de Papa Numa, installés aux Cayes (Sud), conséquemment après le tremblement de terre du samedi 14 août 2021.
« Durant les derniers mois qui ont suivi le séisme, de nombreux cas de viols, de grossesses précoces et de harcèlements sexuels ont été signalés. Les principales victimes sont en grande partie des jeunes filles de 16 ans vivant quotidiennement sous l’emprise des bourreaux » a alerté l’organisation féministe Mariján.
Cette organisation a fait cette révélation après une visite effectuée dans le Sud du pays, au cours du quelle, l’équipe de l’organisation féministe MARIJÀN a recueilli des témoignages glaçants de filles qui ont déclaré se sentir menacées et constamment en danger pendant leur séjour.
« Beaucoup ont indiqué qu’elles ont connu des agressions physiques, ont subi du harcèlement sexuel et certaines fois des pressions visant à les obliger à avoir des relations sexuelles avec des responsables des camps ou d’autres réfugiés en échange de nourritures » a révélé cette l’Organisation MARIJÀN, qui dit apporter son soutien aux victimes du séisme du 14 août 2021.
Cette structure dit avoir distribué des kits alimentaires et sanitaires à 134 femmes et 102 filles du camp de Papa Numa et à 62 filles et 168 femmes du camp de Gabion.
Elle en a profité également pour faire des séances de formation et de sensibilisation pour les femmes et les filles sur des thématiques comme l’éducation sexuelle, l’hygiène menstruelle et la planification familiale.
Selon les constats de cette organisation, ces groupes de réfugiés font face également à de sérieux problèmes d’alimentation. L’insécurité, l’augmentation de la vulnérabilité à des maladies hydriques et sexuellement transmissibles (MST) sont autant de problèmes auxquels font face les femmes et les filles dans ces deux camps de réfugiés.
« Les conditions inhumaines de vie des femmes et des filles dans ces deux camps requièrent d’actions concrètes et immédiates de la part du gouvernement haïtien qui a l’obligation de garantir le respect fondamental de leurs droits » a soutenu l’Organisation.
En tant qu’organisation œuvrant dans la défense des droits des femmes et des filles, l’organisation MARIJÀN dit se joindre aux victimes pour demander au gouvernement haïtien de prendre toutes les mesures nécessaires, conformément à ses obligations, afin que ces femmes et ces filles aient accès à un logement décent, qu’elles soient accompagnées pour reprendre leur vie normale et qu’elles puissent obtenir justice et réparation des injustices subies dans ces camps.