Disparition de Jean Max Choute : Frédéric, le fils de Papa Pyè, s’en est allé
Port-au-Prince, 9 mai 2025 (M9H) — Le monde artistique haïtien est en deuil. Jean Max Choute, connu du grand public sous le nom de Frédéric dans la célèbre série télévisée « Lavi nan bouk la », s’est éteint ce mercredi 7 mai 2025. Si les causes exactes de son décès ne sont pas encore connues, l’acteur luttait depuis plus de huit ans contre la maladie de Parkinson.
Frédéric, ou encore Ti Lèzanj pour ses admirateurs, laisse derrière lui un héritage indélébile dans le paysage culturel haïtien. Interprète inoubliable de l’unique fils de Papa Pyè, il a su incarner avec brio la jeunesse espiègle et rêveuse d’un village haïtien des années 1980, dans une série devenue culte. À travers son jeu d’acteur authentique, sensible et parfois teinté d’humour acerbe, il a conquis le cœur d’une génération entière et s’est imposé comme un pilier du théâtre populaire haïtien.
Jean Max Choute n’était pas seulement un acteur de talent, il était aussi un artiste engagé, formé à l’école de la scène haïtienne, portée par des figures comme Papa Pyè, Gracié et autres grands noms du théâtre créole. Avec la troupe de Papa Pyè, il a sillonné les villes et les campagnes du pays, apportant rires, émotions et réflexions dans les foyers, à une époque où la télévision était un luxe rare, et où le théâtre représentait un miroir de la société.
Son influence a dépassé les frontières d’Haïti. Invité à plusieurs festivals internationaux en France, au Canada et aux États-Unis, Jean Max Choute a contribué à faire rayonner la culture haïtienne sur la scène mondiale, souvent en créole, langue à laquelle il était profondément attaché.
Aujourd’hui, après plus de quarante ans de carrière, la disparition de Frédéric marque la fin d’une époque. Avec lui, c’est un pan de la mémoire collective haïtienne qui s’éclipse, mais son rire, ses mimiques et ses répliques cultes continueront à résonner dans les souvenirs de ceux qui l’ont vu grandir à l’écran.
La grande famille du théâtre haïtien perd l’un de ses fils les plus brillants. Jean Max Choute s’en va, mais Frédéric reste vivant dans le cœur du peuple.
