Haïti – Insécurité : Plus de 5 600 morts en 2024 selon les Nations Unies
Port-au-Prince, 8 janvier 2024 (M9H) — Haïti a enregistré 5 601 morts en 2024, victimes de la violence exercée par des gangs armés, selon un rapport publié par le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk. Ce chiffre marque une augmentation de plus de 1 000 décès par rapport à l’année précédente, soulignant l’escalade de l’insécurité dans le pays.
Malgré leur froideur statistique, ces chiffres ne traduisent pas pleinement l’ampleur des atrocités commises, a déclaré Volker Türk, qualifiant la situation de « crise humanitaire alarmante ». Il évoque en particulier le massacre survenu début décembre 2024 au Wharf Jérémie, dans le quartier de Cité Soleil, où au moins 207 personnes ont été tuées. Ce massacre aurait été orchestré par un puissant chef de gang, accusant les victimes d’avoir causé la mort de son fils par des pratiques vaudou.
Un contexte d’impunité et un appel urgent au rétablissement de l’État de droit
Volker Türk insiste sur la nécessité de restaurer l’État de droit en Haïti, une étape cruciale pour freiner la montée de la violence. « L’absence de justice et l’impunité généralisée ne font qu’alimenter cette spirale de violence », a-t-il souligné.
Il appelle également la Police Nationale d’Haïti (PNH), avec le soutien actif de la communauté internationale, à renforcer ses mécanismes internes de contrôle pour s’assurer que les policiers impliqués dans des violations des droits de l’homme soient traduits en justice. La collaboration avec la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) est essentielle, précise-t-il, tout en insistant sur l’importance d’un soutien logistique et financier accru pour permettre à cette mission de remplir son mandat efficacement.
Des efforts internationaux renforcés pour soutenir Haïti
Dans le cadre de la MMSS, plus de 150 militaires guatémaltèques et salvadoriens ont été déployés en Haïti les 3 et 4 janvier 2025. Leur mission consiste à soutenir les autorités locales dans leur lutte contre les gangs armés qui contrôlent de vastes zones du pays.
Le Haut-Commissaire rappelle que cette crise dépasse les frontières d’Haïti, mettant en péril la stabilité de la région des Caraïbes. Il exhorte les partenaires internationaux à redoubler d’efforts pour aider à restaurer la paix et la sécurité.
Un peuple pris au piège de la violence
Au-delà des chiffres, c’est toute une population qui subit quotidiennement l’impact de cette insécurité endémique. Des milliers de familles sont déplacées, leurs maisons brûlées ou réquisitionnées par des gangs. L’accès à des services de base, tels que l’éducation et la santé, est devenu un luxe inaccessible dans plusieurs régions du pays.
Alors que le peuple haïtien continue de faire preuve d’une résilience remarquable, l’urgence d’une action coordonnée entre les autorités nationales et les acteurs internationaux ne peut être ignorée.
Par Pascal Thomas
