Haïti-Migration : 268 migrants rapatriés, en deux jours au Cap-Haïtien, parmi eux un enfant de 4 mois
P-au-P., 12 avril 2022 [M9H] — La coordination régionale de l’Office national de la migration (ONM), a annoncé le rapatriement dans le pays, de 268 migrants haïtiens, au Cap-Haïtien, en deux jours, soit le dimanche 10 et le lundi 11 avril 2022, parmi eux figurent des adolescents et des mineurs, dont un bébé de quatre mois.
Rapatriés en deux groupes, dont l’un le dimanche 10 avril 2022, dans un bateau du garde-côte américain. Le premier bateau comptait 87 voyageurs clandestins, qui avaient laissé le pays le jeudi 7 avril dernier, dans la rade de Port-de-Paix.
Ces migrants haïtiens voulaient fuir l’insécurité ainsi que la misère qui bat son plein dans le pays. Lors de leur retour, ils portaient tous une combinaison blanche, dont certains se couvraient la tête pour éviter d’être prise en photo.
Ces migrants haïtiens n’ont pas caché leur amertume et leur déception par la dégradation des conditions de leur vie dans le pays, surtout avec l’inflation qui a atteint plus de 25% durant ces dernières années, ce qui engendre l’augmentation des prix des produits de première nécessité.
Ce même dimanche 10 avril, un autre groupe de 142 voyageurs clandestins ont été refoulé par les gardes côtes américains. Ces sans papiers ont été interceptés au large de Miami, rapporte Kerwin Augustin, responsable de l’Office National de la Migration. Parmi les rapatriés figurent 19 mineurs et un bébé de 4 mois.
65 migrants haïtiens secourus en haute mer
Malgré les vagues de rapatriements, les migrants haïtiens continuent de risquer leur vie en haute mer, pas plus tard dans l’après-midi du lundi 11 avril 2022, les autorités américaines soutiennent que le navire de la Garde-Côte des États-Unis, CAMPELL, a secouru, 65 immigrants haïtiens.
Ces voyageurs clandestins ont été interceptés à bord d’un voilier surchargé dans une mer agitée, au Nord de Cuba, à l’ancien canal de Bahamas, selon les autorités américaines.
Rappelons que Human Rights Watch avait déclaré que les Etats-Unis d’Amérique devraient mettre fin aux expulsions et aux rapatriements forcés vers Haïti, où les personnes expulsées sont exposées à un risque élevé de violence et n’ont pas de réel accès à des mesures de protection ou judiciaires.
«En Haïti, les nombres d’homicides et d’enlèvements commis par les gangs contrôlant les zones stratégiques du pays atteignent des niveaux alarmants, et la situation est encore aggravée par l’impunité persistante dont bénéficient les auteurs de violations de droits humains et de crimes, le tout sur fond de crise humanitaire » avait signalé la Human Rights Watch.
D’après les données recueillies par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), du 1er janvier 2021 au 26 février 2022, 25 765 personnes ont été expulsées ou rapatriées de force en Haïti, dont 79 %, soit 20 309 personnes, par les États-Unis, le reste d’entre elles ayant été renvoyées par les Bahamas, Cuba, les îles Turques et Caïques, le Mexique et d’autres pays.
Du 19 septembre 2021 (date du début de la collecte de données détaillées par l’OIM) au 14 février 2022, les États-Unis ont renvoyé environ 2 300 enfants nés à l’étranger de parents haïtiens, pour la plupart vers le Chili.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), jusqu’à la fin du mois de janvier 2022, l’administration Biden a expulsé 19 189 Haïtiens via des vols quasi quotidiens vers Port-au-Prince et Cap-Haïtien. Les dix vols supplémentaires, du 1er février au 18 février dernier, ont porté le nombre total de personnes expulsées à 20 200. Ce nombre à coup sûr continuera d’augmenter.
Crédit photo: Vantbèf info