Haïti-Violences : Une journée de tension à Port-au-Prince, provoqué par un mouvement armé du groupe « Fantom 509 »
P-au-P., 21 nov. 2020 [M9H] — Environ une dizaine de véhicules, dont 7 immatriculés « Service de l’État » et 1 camion transportant des marchandises, ont été incendiés dans le cadre d’un mouvement armé, le vendredi 20 novembre 2020, du groupe dénommé Fantom 509, apparenté à des policiers nationaux. Une situation de panique qui a provoqué la sueur froide de plusieurs personnes dans la population qui ont dû rebrousser chemin pour ne pas être des victimes collatérales.
Les protestataires de Fantom 509 ont arpenté plusieurs communes de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, notamment Delmas (au nord-est de la capitale) et de Pétionville (à l’est) avant de mettre fin à leur journée de mobilisation devant le Grand Quartier Général des Forces Armées d’Haïti (FAD’H), au Champ-de-Mars. A la fin de leur mouvement, ils ont demandé au Directeur Général a.i de la Police nationale d’Haïti, Léon Charles de respecter ses promesses envers eux.
Sur leur chemin, les protestataires de Fantom 509 ont fait usage de plusieurs véhicules, qu’ils ont placé au milieu de différentes artères en vue de bloquer la circulation dans les rues. En différents endroits, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, des tirs nourris d’armes à feu ont été entendus par la population, provoquant ainsi la frayeur de plus d’un. Les petites entreprises ont été contraintes de fermer leurs business pour ne pas être la proie des attaques des hommes armés apparentés à des policiers nationaux, qui sèment la panique dans la ville.
Les protestataires continuent de réclamer un montant de 25 mille gourdes sur leur carte de débit, alors que le premier ministre Joseph Jouthe l’avait déjà augmenté, le faire passer de cinq mille à 10 mille gourdes, suite à des mouvements revendicatifs similaires, occasionnant d’importants dégâts matériels, notamment au Ministère de la justice et de la sécurité publique, au cours desquels, plusieurs véhicules appartenant à l’Etat ont été incendiés, la barrière principale de cette institution a été arrachée de force par des hommes armés arborant des uniformes de la Police nationale d’Haïti (PNH). Jusqu’à date aucune arrestation n’a été faite dans le cadre de ce dossier.
Les hommes armés apparentés au Police nationale d’Haïti (PNH), réclament également un niveau de traitement mensuel de 50,000.00 gourdes. Ils continuent de dénoncer les mauvaises conditions de travail exécrable des policières et policiers, sur le territoire national.
Le mobil de ce vaste mouvement de revendication serait le fait que le premier ministre Joseph Jouthe eut annoncé dans les colonnes du journal Le Nouvelliste, que le gouvernement a mis à pied le directeur général de la PNH, Rameau Normil (27 août 2019 – 16 novembre 2020), parce qu’il aurait pris la décision de satisfaire les revendications salariales des policières et policiers nationaux, sans son consentement, ce qui aurait pu avoir des incidences graves sur l’économie du pays.
Cependant, sans avoir pu respecter la hiérarchie, puisque la législation prévoit que le directeur général de la police soit issu des rangs supérieurs des officiers en activité, le chef du gouvernement a fait appel à Léon Charles, comme nouveau directeur général de la PNH, un poste qu’il l’avait occupé en 2005 après le départ de Jean-Bertrand Aristide. Léon Charles a passé plus de 15 ans, comme membre du corps diplomatique d’Haïti. Il représentait Haïti au sein de l’OEA, l’Organisation des Etats des Amériques.
De toute évidence, le nouveau directeur général intérimaire doit faire face à la criminalité galopante qui continue d’endeuiller les familles haïtiennes, l’insécurité qui défraie la chronique, les cas de kidnappings qui sont légions dans le pays et de freiner les gangs armés qui ne cessent d’opérer en toute quiétude d’esprit dans le pays, comme s’ils détenaient le monopole de la violence.