Haïti-ONU : Prorogation jusqu’au 15 octobre 2021 du mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH)
P-au-P., 15 oct. 2020 [M9H] — Le Conseil de sécurité des Nations Unies, a adopté ce jeudi 15 octobre 2020, la résolution 2547 (2020) par laquelle il proroge pour un an, soit jusqu’au 15 octobre 2021, le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), tel que défini par la résolution 2476 (2019).
Malgré les abstentions de la Chine et de la Fédération de Russie, le Conseil de sécurité, a adopté la résolution par 13 voix pour, sans aucune voix contre. Cependant, plusieurs délégations ont exprimé leur réserve et déception devant une résolution jugée « technique » alors que la situation est particulièrement difficile en Haïti. C’est le cas du voisin de la République D’Haïti, la République Dominicaine qui a exprimé sa déception par rapport à la résolution.
« La communauté internationale perd une occasion de démontrer sa solidarité avec le peuple haïtien, « le plus pauvre du continent », a d’emblée regretté la République dominicaine qui a estimé que le mandat du BINUH aurait dû être renforcé, pour aider Haïti à parvenir à la stabilité et au développement. Ce mandat reste « insuffisant » par rapport aux objectifs recherchés, a tranché le pays.
Ce mandat, a renchéri la Chine, ne répond en rien à la « grave » situation actuelle et cette « prorogation technique » ne saurait rencontrer les préoccupations face à des signes de dégradation en Haïti. Le Conseil ne s’est tout simplement pas montré à la hauteur de ses responsabilités.
Décidément, a-t-elle déploré, Haïti ne peut compter que sur lui-même pour assurer sa stabilité. La résolution ne fait même pas mention de l’obligation de respecter la Constitution haïtienne, a ajouté la Fédération de Russie.
L’adoption de cette résolution, a contré la France, montre que la communauté internationale demeure vigilante vis-à-vis de la situation en Haïti. La France a salué le fait que la résolution rappelle la nécessité urgente d’engager un dialogue national associant toutes les parties haïtiennes afin de permettre l’organisation d’élections libres, régulières et transparentes.
Elle a appelé le Gouvernement haïtien à redoubler d’efforts afin de mettre en œuvre les réformes nécessaires et a insisté pour qu’il assure la sécurité des citoyens et garantisse que les responsables des violences répondent de leurs actes.
Deuxièmement, a souligné la France, la crédibilité des institutions haïtiennes est profondément ébranlée par les affaires de corruption. La société civile réclame depuis des années la transparence. La lutte contre la corruption doit donc être la priorité absolue de la classe politique en Haïti qui doit apporter des garanties quant à la bonne utilisation des financements internationaux qui leur sont octroyés. Nous continuerons à exiger des acteurs politiques haïtiens qu’ils fassent des progrès pour régler des problèmes connus de longue date, ont ajouté les États-Unis, porte-plume de la résolution.
Rappelons que le BINUH est chargé de conseiller le Gouvernement haïtien sur les moyens de promouvoir et de renforcer la stabilité politique et la bonne gouvernance et de favoriser un environnement pacifique et stable. Cependant, d’aucuns se questionnent véritablement de l’insécurité dans la prorogation du mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) dans le pays.
Crédit photo : ONU