Haïti-Justice : Le rectorat de l’Université Quisqueya demande aux autorités étatiques de traduire par devant la justice les assassins de Gregory Saint-Hilaire
P-au-P., 11 oct. 2020 [M9H] — Le meurtre de l’étudiant finissant de l’Ecole Normale Supérieure (ENS), et de deuxième année de la Faculté de Droit et des Sciences économiques (FDSE), Gregory Saint-Hilaire, assassiné froidement, le 2 octobre 2020 par des agents de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN) ne cesse de défrayer la chronique. Le rectorat de l’Université Quisqueya vient d’ajouter à la liste des institutions privées du pays qui exige aux autorités étatiques de traduire par devant la justice l’assassin de Gregory Saint-Hilaire dans une note de presse portant la signature de son recteur Jacky Lumarque.
« Grégory n’était pas un dangereux terroriste et ne présentait aucune menace pour le Palais National. Comment une telle unité dont la charge est d’assurer la sécurité du Palais National peut-elle se mettre en situation de commettre un acte aussi délibéré et lâche à la fois contre un étudiant et contre une institution d’enseignement supérieur qui compte parmi les meilleures et les plus respectables du pays » critique le Rectorat de l’Université Quisqueya.
Le Rectorat se demande si la Police Nationale et les autorités du pays seraient-elles devenues, comme l’a déclaré Grégory avant sa mort. « Épistémophobes », en guerre donc contre la connaissance et l’intelligence ?
Cette institution étatique vieille depuis 1947 contribue à former plusieurs générations d’enseignements dans le pays. Dans ce contexte, le Rectorat de l’Université Quisqueya souligne qu’il ne saurait que l’École Normale Supérieure de Port-au-Prince puisse être ainsi traitée comme un « bastion de dangereux contestataires » et comme une « boîte de cours vouée à la destruction ».
« L’ENS bénéficie non seulement de la confiance et du partenariat pédagogique et scientifique d’universités étrangères dans plusieurs disciplines, mais aussi du soutien d’Ambassades et d’agences de coopération qu’on ne saurait suspecter d’irresponsabilité ou de légèreté » argue-t-il.
Comment se fait-il que de graves violences aient été exercées contre l’institution, de manière répétée, le 20 novembre 2019, le 13 mars 2020, le 2 octobre au soir, puis le 3 octobre au matin, jour où la bibliothèque de l’ENS a pris subitement feu, alors que le corps de Grégory gisait encore dans les locaux de l’École ?
Cependant, malgré ces méfaits aucune sanction significative n’ait été prise par les autorités étatiques en vue de calmer la colère des étudiantes et étudiants, mécontents, chauffés à blanc, qui réclament par tous les moyens, justice pour leur camarade assassiné froidement dans les locaux même de l’Ecole Normale Supérieure (ENS).
Le Rectorat de l’Université Quisqueya profondément affecté par ces faits présente à la famille, aux amis et aux camarades de promotion de Grégory Saint-Hilaire ses très sincères condoléances et exprime sa solidarité avec le Conseil de direction de l’École Normale Supérieure. Il considère ce qui s’est passé comme un drame humain et politique gravissime et demande que les auteurs d’un tel crime soient remis à la justice.