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Haïti-Droits-Humains : L’OHTTP exige l’arrestation immédiat des présumés trafiquants et leurs complices

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P-au-P., 06 août 2020 [M9H] — L’Observatoire Haïtien sur la Traite de Personnes (OHTTP), exige l’arrestation immédiat des présumés trafiquants et leurs complices, dans le cadre du démantèlement d’un réseau d’exploitation de femmes vénézuéliennes dirigés par l’haïtien, Reginald Degand et sa compagne vénézuélienne Ginne (Tutti) Ortuño à Péguy-Ville, dans la Commune de Pétion-Ville.

L’Observatoire Haïtien sur la traite et le trafic de personnes, dans un communiqué paru le mercredi 5 août 2020, a dénoncé avec véhémence la libération d’une présumée trafiquant, après l’avoir arrêtée lors d’une opération dans La Mansion, un CLUB de prostitution à Péguy-Ville. Selon l’OHTTP, les autorités policières ont mené deux opérations en vue de démanteler ce réseau de trafiquants.  

« Dans une première opération, en date du vendredi 31 juillet 2020, le juge Clément Noël, à la tête de cette opération dans le Club La Mansion, a procédé à la libération de 9 victimes mais sans aucune arrestation des responsables » fait savoir l’OHTTP. Il signale que ces victimes sont placées dans un hôtel sous la responsabilité d’une institution internationale.

Dans une deuxième opération, dans la soirée du lundi 3 août, dans le même CLUB, le Substitut commissaire de Gouvernement près du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Me Frantz Louis-Juste, a libéré 11 victimes et a procédé à l’arrestation d’une responsable de ce dit CLUB, nommée Madame Ginne Ortuño de Nationalité Vénézuélienne.

« Cette dernière est l’une des responsables de cette maison de prostitution et probablement membre du réseau des trafiquants qui fournisse des jeunes femmes haïtiennes et Vénézuéliennes pour la prostitution» a indiqué l’Observatoire Haïtien sur la Traite de Personnes (OHTTP), qui dit s’étonner que, Madame Ginne Ortuño est libérée immédiatement à son arrivée au commissariat de Pétion-ville. Une grande surprise, renchérit-elle.

L’OHTTP critique le fait que cette présumée trafiquant est libérée en échange des documents de voyage de 10 parmi ces victimes de la traite. Or, les documents de voyage de ces victimes sont confisqués par les responsables du CLUB et les victimes sont gardées sur leurs stricts contrôles.

«Tous les indicateurs qualifiants la traite de personnes sont réunis, à savoir : le recrutement, le transport et le transfert, l’accueil,  l’hébergement et l’exploitation. En plus, c’est un cas de flagrant délit » rappelle l’OHTTP.

Elle rapporte également qu’au cours des deux opérations, Reginald Degand, un autre responsable de La Mansion, se retirait de l’enceinte du CLUB quelques minutes avant l’arrivée de la police et des autorités judiciaires.

l’intérieur du Club Mansion (Peguy-Ville)

Cependant, l’une des victimes a fait savoir qu’elle a identifiée l’un de ces clients, qui serait un haut gradé du gouvernement en place selon des informations obtenues. Un rapport du Département d’Etat Américain, publié en juin dernier a signalé qu’il y a des hauts gradés de l’État qui s’impliquent dans des cas de traite de personnes et la couverture immunitaire empêche la justice à approfondir des enquêtes.

En conséquence, l’Observatoire Haïtien sur la Traite de Personnes (OHTTP), exige que des dispositions soient prises pour la protection et l’accompagnement des victimes selon l’article 8 et ses alinéas, et les articles 10, 11,12, et 13 de la loi du 2 juin 2014 sur la traite de personnes en Haïti. Aussi, exige-t-elle la fermeture de La Mansion comme maison de séquestration, de prostitution et tous autres actes de criminalités organisées.

En ce sens, l’Observatoire veut rappeler que, le 7 février 2017, 9 présumés trafiquants ont été arrêtés en flagrant délit à Kaliko Beach accompagnés de 31 adolescentes; jusqu’à présent ce dossier est fermé dans le tiroir des autorités judiciaires de Port-au-Prince.

Dans cette affaire, le substitut commissaire du gouvernement près du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Me Frantz Louis-Juste, doit prendre ses responsabilités dans le traitement de ce dossier.

L’Observatoire demande également au Comité National de Lutte contre la Traite de jouer sa partition comme organe étatique pour la protection des victimes et pour éviter un traitement similaire à ceux de Kaliko Beach.

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