Haïti-USA/Insécurité : L’ambassade américaine, préoccupée par la recrudescence de la violence liée aux gangs
P-au-P., 5 aout 2020 [M9H] — L’Ambassade des Etats-Unis en Haïti, manifeste ses inquiétudes par rapport à la recrudescence de la violence liée aux gangs dans le pays, surtout par les pertes en vies humaines dans les communautés marginalisées dans un communiqué de presse paru ce mercredi 5 août 2020.
Cette déclaration de l’Ambassade américaine survient dans un contexte ou plusieurs personnes ont perdu leur vie sur les balles assassines des gangs armés qui sèment la terreur sur leur passage, parmi ces personnes figurent deux nourrissons.
« Nous constatons que les gangs armés violent systématiquement les droits humains des habitants de communautés telles que Cité Soleil, La Saline, Bel Air, Martissant et Village de Dieu » fait savoir l’Ambassade Américaine en Haïti.
Les États-Unis disent encourager le gouvernement haïtien à protéger ses citoyens les plus vulnérables en luttant contre la prolifération des gangs et en tenant les auteurs de violence et leurs complices responsables.
«La violence, la corruption et l’impunité ont entravé les objectifs de développement d’Haïti et les aspirations du peuple haïtien à une vie meilleure pendant bien trop longtemps » lit-on dans le communiqué de l’Ambassade américaine en Haïti.
Les États-Unis continuent à lancer un appel à la reddition de comptes pour les cas de violation de droits humains et de corruption. Ils réitèrent la nécessité pour le gouvernement d’Haïti d’enquêter sur et de poursuivre les responsables de ces actes de violence liée aux gangs.
Cette situation laisse présager que la sécurité nationale échappe au contrôle des autorités étatiques, puisque selon le dernier bilan de la Commission épiscopale nationale justice et paix (CE-JILAP), pas moins de 243 personnes ont été victimes des actes de violences perpétrés par des gangs armés sous les regards complices des autorités étatiques, ceci au cours de la période comprise entre janvier jusqu’au mois de juin 2020.
Par ailleurs, dans une enquête réalisée par la Fondasyon Je Klere à la fin du mois de juin dernier, sur les assauts de groupes armés en mai 2020 à Pont-Rouge, un quartier du nord de la capitale, la Fondation Je Klere (Fjkl), est arrivée à la conclusion qu’il y aurait « un effort d’organisation des gangs armés en milice ».
Dans son enquête, Fjkl met en lumière la formation de la plateforme appelée G-9, constituée de neuf chefs de gang, supposément associés au pouvoir, qui contrôlent des territoires spécifiques du nord au sud de la capitale. Cette initiative serait mise en place par le pouvoir en place en vue de se donner les moyens de se renouveler, en remportant, par tous les moyens, les prochaines élections.
Au terme de son rapport, la Fjkl, avait recommandé la création d’une commission d’enquête indépendante avec le support du Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme.
