Haïti-Politique: Démission en bloc des huit membres restants du CEP
P-au-P., 24 juil. 2020 [M9H] — Les huit membres restants du Conseil électoral provisoire (CEP), ont adressé une correspondance conjointe au Chef de l’Etat, Jovenel Moïse, ce vendredi 24 juillet 2020, en vue de lui présenter leur démission au sein de cette institution.
Cette démission en bloc qui prendra effet à partir de ce lundi 27 juillet 2020, s’inscrit dans un contexte où le locataire du Palais national, Jovenel Moïse a mis le cap vers l’organisation des prochaines joutes électorales pour renouveler le personnel politique, à savoir les deux tiers du sénat, la chambre des députés et les élus locaux dont leur mandat est arrivé à terme au début du mois de juillet 2020.
Moins de quelques heures après que le premier mandataire de la nation, eut adressé une correspondance à tous les secteurs ayant leurs représentants au sein du Conseil en vue de designer un autre ou de confirmer la présence de leur représentant.
Dans ce contexte, le chef du cabinet du chef de l’État, Nahomme Dorvil, a adressé le jeudi 23 juillet 2020, une correspondance au président de la Conférence des Recteurs et Président d’Universités d’Haïti, Fritz Deshommes. Dans cette correspondance, le recteur Fritz Deshommes a 48 heures pour confirmer la présence du représentant de la CORPUHA au CEP ou d’en désigner un nouveau. Peu après la démission des Conseillers électoraux, les différents secteurs sont entrés en consultation en vue d’adopter les meilleures dispositions à prendre.
Les conseillers électoraux évoquent dans leur correspondance les velléités du pouvoir exécutif de procéder à un changement de la Constitution et d’enclencher sans délai le processus électoral, dans la perspective de parvenir à une normalisation institutionnelle.
« Aujourd’hui, notre pays fait face à une grave crise politique, institutionnelle, entrainant de lourdes conséquences aux niveaux économiques, social et sécuritaire » font savoir les membres du CEP démissionnaire.
Tout en reconnaissant l’urgence de la normalisation, il nous parait essentiel de prioriser le dialogue entre les principaux acteurs du pouvoir, de l’opposition et de la société civile, en vue d’aboutir à une résolution viable capable de juguler la crise actuelle.
Il s’agit d’une condition indispensable pour la fiabilité et la réussite d’un processus électoral inclusif. Les membres du CEP restants soutiennent qu’ils ont pris cette décision dans le but de faciliter cette évolution.
Rappelons que le représentant du secteur des droits humains au CEP a présenté sa démission au président Jovenel Moïse au début du mois de juillet 2020. Dans cette lettre-réquisitoire, Jean Simon Saint Hubert a évoqué la situation sécuritaire qui, n’est pas favorable à l’organisation d’élections.