Haïti-Politique : Les acteurs politiques s’engagent une énième fois pour renverser Jovenel Moïse et instaurer une nouvelle transition
P-au-P., 22 juil. 2020 [M9H] — Après plusieurs mois de divergences de positions, plusieurs partis et regroupements de partis politiques de l’opposition, des représentants d’organisations de la société civile et des personnalités politiques dont certaines évoluant au niveau de la diaspora haïtienne, ont formé une nouvelle coalition sous le couvert d’une «Déclaration d’Engagement juillet 2020 » en vue de stopper les dérives du chef de l’Etat et d’instaurer une nouvelle transition pour ramener le pays sur la voie de la normalité.
Les signataires de ce document ont mis en avant la volonté manifeste du chef de l’Etat Jovenel Moïse d’instaurer une dictature dans le pays au-delà du 7 février 2021, en violation de la Constitution de 1987 amendée. Dans ce contexte, ces acteurs politiques mettent de côté leurs divergences de points de vue et de position pour trouver un accord politique sur les modalités devant leur conduire à la période de transition après son départ du pouvoir.
Les acteurs politiques se sont engagés fermement à se mettre d’accord sur plusieurs points, parmi lesquels figurent, une structure de rassemblement des forces de changement, éparses aujourd’hui, et sur les modalités de son fonctionnement ; Faire échec au projet de coup d’état électoral, en préparation par le pouvoir ; Forcer le Président Jovenel Moïse à respecter les prescrits de la Constitution relatifs à la fin du mandat présidentiel.
Ces acteurs s’engagent également à trouver un accord politique entre le secteur politique et les autres secteurs de la vie nationale sur les modalités de remplacement du Président Jovenel Moïse et de la réalisation d’une période de transition permettant de jeter les bases pour la construction d’une nouvelle société ; d’accompagner la population haïtienne en général et les organisations de base en particulier dans la mobilisation, déjà en marche, pour faire respecter les articles 134.2 et 134.3 de la Constitution.
Cependant, durant cette période transitoire, les acteurs politiques se sont mis d’accord pour lutter contre la corruption; créer un climat sécuritaire garantissant l’ordre public, la sécurité des vies, des biens et des investissements ; Organiser une conférence nationale ; Réviser la Constitution ; Réaliser les procès pour la dilapidation des fonds Petro Caribe ou de toute autre ressource du trésor public ; Obtenir justice pour les victimes de divers massacres dans les quartiers populaires.
Les signataires se sont mis d’accord également en vue d’établir le cadre juridique, les mécanismes financiers appropriés, et conclure les ententes politiques nécessaires permettant l’institutionnalisation de la démocratie en Haïti à travers la mise en place d’un multipartisme modéré autour de 4 à 5 partis ou plateformes politiques ; Renforcer les institutions de l’État ; Rétablir la confiance dans l’État ; Assainir les finances publiques ; Promouvoir des réformes économiques, un climat favorable aux investissements, à la création d’emplois et au développement de la production nationale ; Initier des projets d’apaisement social tout en apportant des services à la population.
Dans un contexte ou plusieurs zones du pays sont tombés entre les mains des chefs de gangs, les acteurs politiques prennent l’engagement d’organiser des élections générales libres, honnêtes et démocratiques à travers un processus inclusif et transparent ; Défendre le droit du peuple haïtien à décider souverainement de ses affaires, tout en travaillant au développement de la coopération internationale, de l’amitié et de la solidarité entre les peuples du monde entier.
Ce document a été signé par plusieurs partis politiques ou regroupements de partis politiques, notamment l’Organisation du peuple en lutte (OPL), la Fusion des Sociaux-démocrates haïtiens, Vérité, Veye Yo, INIFÒS, Secteur Démocratique et Populaire, Initiative Patriote Marien – IPAM, AAA, INITE, Kowòt Patriotik, Conférence des Pasteurs Haïtiens, Femmes en Politique pour le changement. Cependant, trois des grandes structures politiques n’ont pas encore manifesté leur intérêt pour cette nouvelle coalition politique. Il s’agit du parti politique du prête défroqué Jean Bertrand Aristide, Fanmi Lavalas, Le « Mouvement Patriotique de l’Opposition Démocratique » (MOPOD), et Pitit Dessalines.