Haïti-Environnement : Plusieurs organisations écologiques pressent l’Etat haïtien à déclarer l’Etat d’urgence écologique
P-au-P., 4 juil. 2020 [M9H] — Une dizaine d’organisations à vocation écologique, lancent une pétition pour encourager les autorités haïtiennes à déclarer « l’état d’urgence écologique » afin de stopper la dégradation des écosystèmes qui nous guette depuis des années.
Cette initiative s’inscrit dans le but de presser l’État à faire de l’environnement / écologie une priorité dans les politiques publiques. Ces instigateurs entendent mettre en place un projet dénommé Campagne Nationale pour la Restauration des écosystèmes dégradés d’Haïti (CNREDH).
« L’appel est lancé aux Haïtiennes et Haïtiens qui sont en Haïti et à l’étranger à se joindre à nous pour sauver les écosystèmes d’Haïti » lit-on dans la pétition lancée par ces organisations.
Elles ont mis en évidence la problématique de la dégradation accélérée de l’environnement ; du déclin des écosystèmes (destruction des forêts, disparition des zones boisées…pollution des côtes) ; de la perte continue de la biodiversité et diminution considérable des services écosystémiques ; de l’absence de planification écologique […];
Elles ont relevé également le manque d’engagement des acteurs face à cette crise écologique récurrente qui menace le fondement même du pays et notre survie en tant que Nation.
Pour éviter un désastre écologique sans pareil, des organisations écologiques alertent l’État sur ce danger imminent qui menace une bonne partie du département de l’Ouest et du Sud-Est qui puisent leurs ressources en eau salubre du massif de la Selle.
Malgré des initiatives qui ont été prises pour stopper la destruction des forêts haïtiennes, les « Parcs Nationaux Naturels » souffrent de l’absence des plans de gestion et des mesures de règlementation. La plupart des Parc Nationaux déclarés ne sont jusqu’à date prise en charge, c’est le cas de Trou Caïman et Lac Azuéi.
Cependant, le Parc La Visite du Massif de la Selle et le Parc Macaya au massif de la Hotte sont en déclin en raison des activités de l’homme. Ces parcs ont été placés sous le contrôle du ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR), vu que le ministère de l’Environnement (MDE) n’était pas encore existé.
L’Etat d’urgence écologique, une nécessité absolue
Pour l’heure, c’est le ministère de l’Environnement à travers l’Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP) – quoique failli à sa mission – qui a la charge d’assurer la surveillance des aires protégées, des forêts naturelles et des parcs nationaux naturels.
Un véritable leurre […]. Créée, en son article 53, par le décret du 26 Janvier 2006, portant sur la Gestion de l’Environnement et de Régulation de la Conduite des Citoyens et Citoyennes pour un Développement Durable, l’ANAP avait pour objectifs d’élaborer les règlements d’accès aux aires protégées sous sa juridiction et aux ressources biogénétiques et en autoriser l’accès […].
Face à ce danger imminent, les organisations écologiques notamment le Mouvement d’appui pour le Développement des Collectivités Territoriales Haïtiennes (MADECTH), le Groupe d’intervention écologique d’Haïti (Écovert-Haïti), l’Agence de promotion pour le développement intégré (APRODI), le Mouvement d’Appui à la paysannerie (MAP), l’Association zantray pour le développement national (AZADN), l’Asosyasyon peyizan kwochi (ASPEK), Solidarite Haïtienne pour le Développement Rural de Kenscoff (SOHADERK) , Jeunes combattants réunis pour le changement de Séguin (JECORECS), Cane Environnement (Centre des amis de la nature pour l’éducation) et autres lancent à l’État et aux différents secteurs de la vie nationale, l’alerte pour la sauvegarde du parc la Visite et les autres parcs nationaux du pays écrabouillés.
Car, au même titre la crise sanitaire que confronte le pays actuellement, la crise environnementale est aussi chronique. C’est pourquoi, ces organisations à vocation écologique invitent l’état à réactiver une loi d’urgence qui accordera la possibilité de déclarer « l’état d’urgence écologique nationale » pour sauver les écosystèmes d’Haïti en déclin.
Devant l’échec de la gestion des Parcs en Haïti, les organisations écologiques croient qu’il faut agir vite avec des actions concrètes pour préserver les services écologiques tirés des écosystèmes aujourd’hui en déclin. L’appel est aussi lancé à des partenaires internationaux tels : l’UNESCO, Helvetas et autres ONGs œuvrant dans le domaine environnement en Haïti.
Crédit photo : Madecth