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Haïti-Média : Plusieurs secteurs condamnent les brutalités policières subies par Georges Emmanuel Allen, journaliste de la RTVC

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P-au-P., 30 avril 2020 [M9H] — Plusieurs secteurs de la vie nationale, notamment la corporation journalistique, les patrons de médias, les organisations de droits humains entre autres, ont levé leur voix, dans des notes séparées, pour dénoncer les brutalités policières dont a été victime le journaliste de la radio télé Caraïbes et haïti24, Georges Emmanuel Allen dans la nuit du mardi 28 avril 2020 non loin de l’Hôpital Universitaire La Paix, à Delmas 33.

L’incident s’est produit suite à une protestation du journaliste contre une contravention jugée illégale par les policiers, qui ont pris pour motifs la violation des mesures restrictives liées au couvre-feu instauré par le gouvernement, dans le cadre des dispositions pour combattre la pandémie du Covid-19.

A la suite des discussions houleuses, le journaliste de la RTVC, Georges Emmanuel Allen a été tabassé par plusieurs agents de la Police nationale d’Haïti (PNH. Or, le Premier ministre Joseph Jouthe, dans le communiqué du 20 mars relatif à l’instauration du couvre-feu entre 8h PM et 5h AM, avait exempté « les médias dûment autorisés par le bureau du Secrétaire d’État à la Communication ». En dépit du fait que tous les documents exigés du journaliste était conforme, il a été malgré tout bastonné par ces derniers.
Fort de ce constat, l’Association des journalistes haïtiens (AJH), ayant pour secrétaire général Jacques Desrosiers, a condamné avec force cet acte barbare des agents de la PNH à l’encontre du journaliste Georges Emmanuel Allen.

« L’AJH exige que les hautes autorités de la PNH identifient tous les policiers présents et qui ont participé à la bastonnade du confrère, de les sanctionner suivant la loi et les règlements de la PNH » lit-on dans la note de l’association de journalistes.

Il rappelle que d’autres journalistes à Port-au-Prince ont dénoncé le fait d’avoir été sanctionnés par une contravention pour violation du couvre-feu, malgré qu’ils aient présenté aux agents de la Police nationale d’Haïti l’autorisation délivrée par le bureau du secrétaire d’État à la Communication.

Il dit regretter que dans certaines régions, des travailleurs de la presse ont reproché l’indisponibilité de ce document.

Face à ce constat, l’Association des journalistes haïtiens (AJH) exige le retrait de cette mesure d’exempter du couvre-feu uniquement « les médias dûment autorisés par le bureau du secrétaire d’État à la Communication ».
Pour sa part, le responsable de SOS journalistes, Guyler C. Delva qui a été témoin d’une bonne partie de la scène, annonce des poursuites judiciaires contre les policiers fautifs, ainsi que les autorités de l’Etat, qui exigent que les journalistes obtiennent une autorisation auprès du Ministère de la communication, pouvant leur permettre de circuler en toute quiétude d’esprit lors du couvre-feu.

Le responsable de SOS Journalistes a mis en avant la Constitution haïtienne, pour justifier son argumentaire relatif à cette problématique demande d’autorisation de fonctionnement. Ce qui représente pour lui, un non-sens, vu que le journaliste n’est soumis à aucune autorisation, ni censure, sauf en cas de guerre. Tel n’est pas le cas. Dans ce cas, il soutient à l’encre forte que la restriction du travail des journalistes tel que exigés par les autorités étatiques comme une forme de velléités dictatoriales.

Les patrons de médias, le MCC et l’OPC exigent une enquête sur les attaques contre le journaliste Georges Emmanuel Allen

L’Association nationale des médias haïtiens (ANMH) et l’Association des médias indépendants d’Haïti (AMIH), dénoncent eux aussi, cette attitude sachant que le premier ministre Joseph Jouthe avait explicitement annoncé que les journalistes peuvent vaquer à leurs occupations pendant le couvre-feu.

Les deux associations exigent du gouvernement et de l’inspection générale de la PNH l’ouverture d’une enquête sur cet incident, l’identification des éléments dans les violences et l’annonce de sanctions contre les fautifs.
Elles réclament des autorités une dénonciation sans équivoque du comportement inqualifiable des policiers qui s’attaquent tous les soirs à des journalistes et à des citoyens qui sont obligés de se déplacer. Elles annoncent qu’elles vont accompagner le confrère victime dans ses démarches pour trouver justice.

De son côté, le Ministère de la Culture et de la Communication (MCC) demande aux autorités concernées, de diligenter une « enquête correcte » visant à faire la lumière sur l’événement. Le Ministère dit condamner sans équivoque toutes formes de violences, verbales ou physiques, issues de ces altercations.

Le MCC dit rappeler qu’en toutes circonstances, la liberté de la presse reste et demeure le garant de notre démocratie.

L’Office de la Protection du Citoyen (OPC) dit noter que depuis l’application de cette mesure et quelques semaines avant l’annonce de la pandémie, de nombreuses agressions physiques et verbales sont commises par les agents de la Police Nationale d’Haïti sur des citoyens, membres de la population, sénateur ,artistes, marchands détaillants, travailleuses de sexe, enfants des rues, journalistes.

L’OPC demande à l’inspection générale d’identifier les policiers fautifs et de les sanctionner. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, on peut voir le journaliste Georges Emmanuel Allen, présentateur de l’émission « l’invité du midi », et Co-présentateur du journal de (19-20) sur la télévision Caraïbes, blessé, à l’arrière d’un pick-up, menotté discutant avec les policiers.

Marie Farah Fortuné

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