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Haïti- Covid-19 : L’état d’urgence sanitaire renouvelé jusqu’au 19 mai prochain

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P-au-P., 20 avril 2020 [M9H] — Le gouvernement de Joseph Jouthe a pris la décision de prolonger pour un mois de plus, soit jusqu’au 19 mai prochain « l’état d’urgence sanitaire » dans le pays. Une décision qui permettrait à son gouvernement de mieux contrôler la crise sanitaire de Covid-19, qui tend à devenir une crise alimentaire selon les indicateurs macro-économiques.

Pratiquement un mois après la découverte des deux premiers cas dans le pays, les mesures prises par les autorités étatiques se révèlent inefficaces, puisque les cas de contamination communautaire ne cessent d’augmenter dans différents départements du pays.

L’agglomération de Port-au-Prince à elle seule, contient plus de cas que tous les autres départements réunis, 27 au total, tout suite après on retrouve le Nord-Est, 8, Artibonite et le Sud-Est 4 chacun, Nippes 2, Centre et Nord-Ouest, 1 chacun. Trois départements sont pour l’instant épargnés: Grand’Anse, Nord, Sud avec 0 cas.

Le  locataire de la Primature a fait cette annonce lors d’une émission spéciale au Centre d’Informations Permanentes au Coronavirus (CIPC), à Port-au-Prince. Il a fait savoir que les principales mesures de restrictions seront maintenues, à l’exception de quelques ouvriers dans le secteur de la sous-traitance qui reprendront le chemin du travail ce lundi 20 avril 2020.

De fait, les écoles, les universités, les péristyles ou temples vaudou, les églises, les mosquées et tous autres lieux de culte généralement quelconques, les aéroports internationaux, les frontières terrestres et maritimes resteront fermés jusqu’à nouvel ordre. Alors que dans les marchées des dizaines de personnes pullulent sans respecter aucun des principes sanitaires. Cette décision aura de lourde conséquence non seulement sur l’assiette fiscale mais aussi sur l’économie haïtienne déjà anémiée par plusieurs mouvements sociaux.  

La dégringolade de la gourde

Avec la paralysie de toutes les activités dans le pays, certains économistes avaient déjà pressenti la déchéance accélérer de la gourde par rapport au dollar. En effet, dans un avis publié le vendredi 17 avril 2020, La Unibank avait déjà fixé son taux du jour à travers lequel le dollar américain s’achèterait désormais à 100.25 HTG.

Vingt-quatre heure plus tard, certaines institutions dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, ont emboité le pas en fixant leur taux à 102 gourdes. Face à une telle dévalorisation de la monnaie nationale d’aucuns se questionnent pour savoir si les mesures cosmétiques entreprises par les autorités de l’Etat auront-elles l’effet envisagé. D’autant plus que les autorités étatiques font des dépenses faramineuses dans l’achat des équipements médicaux pour parer aux éventualités d’une catastrophe en Haïti.   

Dépenses exorbitantes de l’Etat, la Fusion monte au créneau

Le parti politique Fusion Sociaux-démocrates  haïtiens a manifesté ses inquiétudes, par rapport aux dernières publications du Ministère de l’économie et des finances renseignant sur l’Etat des dépenses faites à la solde de l’Etat haïtien.

En effet, l’administration Jovenel Moïse et le gouvernement de Joseph Jouthe a décaissé plus de deux milliards six cents millions (2,600 000 0000 milliards) de gourdes dans le cadre de la lutte contre le COVID-19 en moins d’un mois (du 25 mars au 15 avril 2020).

Les dépenses effectuées jusqu’alors représentent près de 70% du budget programmé, hormis les imprévus, du plan de préparation et de réponse. La catastrophe sur les ressources publiques semble déjà à nos portes, signale la Fusion des sociaux-démocrates.

Aucune mesure de protection pour la population n’est encore visible malgré les annonces gouvernementales. Exigeant le port de masque pour tous. Les centres de soins et le personnel médical se plaignent du manque d’équipements et de matériels sanitaires.

Toutefois, le Premier ministre  Joseph Jouthe a fait savoir que des institutions comme la Commission Nationale sur la Passation des Marchés Publics (CNPMP) et la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratifs (CSC-CA), travaillent en étroite collaboration pour éviter toute forme de dilapidation.

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